Peter L. Smith
SHEENBORO – Le 6 août dernier, une flottille d’une trentaine d’embarcations
s’était réunie près des Laboratoires Nucléaires Canadiens (LNC) pour faire
Peter L. Smith
SHEENBORO – Le 6 août dernier, une flottille d’une trentaine d’embarcations
s’était réunie près des Laboratoires Nucléaires Canadiens (LNC) pour faire
connaître leur opposition au projet d’une Installation de gestion des déchets (nucléaires) (IGDPS) près de la rivière des Outaouais à Chalk River. Ce projet avait été rendu public il y a un peu plus d’un an. Voir photo p. 2
Organisée par la OFWCA (Old Fort William Cottagers Association), la flottille est partie du quai de Fort William à Sheenoro pour se rendre aux installations de Chalk River, où les participants ont manifesté leur opposition au moyen de pancartes et de porte-voix. Ils sont inquiets par la proximité du projet par rapport à la rivière des Outaouais et ses dangers potentiels pour la santé publique et l’environnement. Le projet d’enfouir des déchets radioactifs de divers niveaux de radioactivité sous une membrane près de la surface est inacceptable pour plusieurs communautés qui vivent en aval du site d’enfouissement proposé.
Rencontre avec l’Association
Des responsables de ce projet avaient rencontré l’OFWCA plus tôt en juillet à l’hôtel Pontiac et avaient dû faire face à une forte opposition. Le Dr J. L. Walker, anciennement directeur des Opérations d’ingénierie et de Sécurité aux Laboratoires Nucléaires Canadiens, soulignait que le projet de IGDPS propose l’utilisation d’une technologie inadéquate, est situé dans un lieu problématique, ne répond ni aux exigences règlementaires par rapport à la sécurité et à la santé des personnes ni aux normes de protection de l’environnement et que les promoteurs ne respectent pas les prescriptions de la loi canadienne sur l’évaluation environnementale, 2012. Il a d’ailleurs fait parvenir un rapport détaillé de ses inquiétudes à la Commission canadienne de sûreté nucléaire.
Ginette Charbonneau, une physicienne nucléaire du Québec à la retraite, a expliqué à la foule que
« l’installation proposée contiendrait des substances radioactives de longue vie, dont des radionucléides qui dureraient plus longtemps que la durée du site proposé. Cette installation ne sera pas sécuritaire après 300 ans, alors comment allez-vous contenir du matériel nucléaire de longue vie dans un tel endroit ? » Selon des estimations, une partie du matériel qu’on propose d’enfouir a une durée de vie de plusieurs milliers d’années.
Alex Turrell, chef du Parti vert du Québec, était présent aux deux rencontres et à
la protestation de la flottille. La chef du Bloc québécois a aussi protesté contre les
dangers du projet pour les résidents et a promis de présenter le sujet à la Chambre des Communes. Les maires de Montréal et de Laval ont aussi manifesté leur opposition au projet, mais le conseil municipal d’Ottawa n’a pas fait connaître sa position.
Le LNC admet que « Quoique la majorité du matériel à être enfoui soit de bas niveau de radioactivité, une partie des déchets a subi une exposition aux rayons alpha ou à des substances contenant des radionucléides de longue vie, lesquelles doivent être isolées pendant des centaines d’années ». Du matériel dont on ne peut vérifier le niveau de radioactivité proviendra aussi d’autres sites.
D’autres rencontres publiques
Peu de personnes ont participé à la session d’information à la salle Harrington, à
l’Isle-aux-Allumettes (Chapeau) le 3 août dernier. Les participants se sont dit opposés au projet à cause de sa proximité de la rivière et de la technologie proposée.
Gene O’Brien, conseillère de l’Isle, a demandé s’il ne serait pas plus sécuritaire d’installer de plus petits sites plutôt que l’installation de 40 acres qui est projetée. Elle a aussi souligné que le site d’enfouissement pourrait être situé ailleurs sur les terrains du LNC, qui dispose de 1 000 acres. Les spécialistes du LNC ont expliqué que leurs terrains sont entourés de plans d’eau et qu’il n’y a pas de site idéal sur leur propriété. On a proposé que les déchets radioactifs soient enfouis dans des mines abandonnées dans le Bouclier canadien, mais le transport de matériel radioactif représente des difficultés techniques importantes.
(Tr. LT)