Francois Carrier
Éditorialiste Invité
Guest Editorialist
Francois Carrier
Éditorialiste Invité
Guest Editorialist
Le Parti libéral du Québec (PLQ) a vécu la pire défaite de son histoire. Il y a maintenant plus de députés de la Coalition avenir Québec (CAQ) en Outaouais que du PLQ. Imaginez si le Parti québécois et Québec solidaire se mettaient d’accord pour créer ensemble un nouveau parti, ce serait encore plus ardu. Même chez nous, les principaux intervenants devront modifier leurs démarches.
Nos élus municipaux devront créer des canaux de communication avec des
interlocuteurs du gouvernement. Les stratégies de communications deviendront essentielles. Même si la MRC a identifié ses priorités, le Pontiac n’a pas obtenu la même visibilité que la MRC Papineau. En août, la MRC Papineau a fait paraître dans différents médias, sa "liste d’épicerie". Chez nous, ces habitudes ne sont pas automatiques, Il faudra se démarquer pour se faire entendre. André Fortin, qui lui aussi devra s’adapter à son rôle de député de l’opposition, pourra être la porte d’entrée pour guider certaines municipalités. Le député devra aussi
trouver les arguments pour persuader le gouvernement de poursuivre des initiatives comme celles amorcées dans le domaine de l’économie. Les groupes représentant les anglophones devront multiplier les recontres et peut-être changer leurs discours. Ils n’auront pas, du moins au départ, la même écoute.
La CAQ a bien fait savoir qu’ils souhaitent renforcer la situation du français. Les
associations communautaires devront, de leur côté, se tenir à l’affût. Surtout que le programme de la CAQ n’est pas tout à fait clair.
Revenons sur le résultat de l’élection: surprenant? Un peu avec le 24% du PLQ, mais cette défaite était prévisible. Lorsque l’ex-premier ministre défend la thèse de manger avec 75$ par semaine pour une famille de 3, quand Philippe Couillard insiste pour dire qu’il sera contre toute réforme électorale, qu’il rejette les propos de gens se disant inquiets de la situation du français : ça ne peut pas bien finir. Ce n’est pas qu’il ait tort ou raison, c’est que son travail est d’écouter les inquiétudes des citoyens et non d’argumenter ou de les rejeter.
Le PLQ doit se transformer pour s’adapter. L’écoute et l’ouverture seront essentielles. La recette est toujours plus simple qu’on le pense: revenir à ses objectifs et valeurs. Le livre de Claude Ryan "Les Valeurs libérales et le Québec moderne" devrait être analysé et appliqué. Les libertés individuelles et
l’identification au Québec arrivent avant le développement économique dans l’ouvrage. Surtout la justice sociale arrive tout de suite après le développement économique, pour ne pas dire qu’ils sont complémentaires et non séparés. En conclusion, il faut se rappeler Darwin: ce sont les mieux adaptés à leur environnement, grâce à des transformations, qui survivent.
