Imaginez un instant, que la ville de Montréal soit plongée dans une séance d’interruption de courant électrique à répétition pendant plus de deux heures, que des résidences et entreprises voient leurs appareils endommagés et qu’en moyenne plus de 60 interruptions interviennent annuellement.
Imaginez un instant, que la ville de Montréal soit plongée dans une séance d’interruption de courant électrique à répétition pendant plus de deux heures, que des résidences et entreprises voient leurs appareils endommagés et qu’en moyenne plus de 60 interruptions interviennent annuellement. Imaginons maintenant que la réaction d’Hydro-Québec face à une telle situation serait plutôt discrète. Ne soyons pas naïf, la province au complet serait dans tous ses émois. Ce scénario digne d’un roman de Stephen King s’est déroulé les 8 et 12 juin dans le Pontiac et cette situation ne finit plus de finir.
Réuni, le 16 juin dernier à Chapeau avec environ 150 personnes, plusieurs résidents et entrepreneurs y allaient de témoignages percutants. Bris à une génératrice, appareils domestiques endommagés, ampoules explosées, etc. Pourtant, en janvier dernier, une rencontre entre l’Union des
producteurs agricoles (UPA) et Hydro-Québec semblait contenir la situation.
Le problème n’est pas nouveau. Les réponses officielles d’Hydro-Québec aux pannes survenues : intempéries ou arbres obstruant la ligne, ne sont plus suffisantes. Ceci faisait dire à un citoyen qu’il y avait probablement un écureuil qui travaillait 24 heures sur 24 avec un seul objectif : interrompre le courant hydro-électrique. Vaut mieux en rire!
La réaction des citoyens, des intervenants économiques et des politiciens a été à mon sens positif. À commencer par le maire de l’Isle-aux-Allumettes Winston Sundstrom qui ne cesse de multiplier les interventions pour attirer l’attention. L’UPA qui assure un lien auprès d’Hydro-Québec. Que dire du travail de David Gillespie, simple agriculteur qui note chacune des pannes. Ajoutons que j’étais heureux d’entendre la réaction du député provincial André Fortin qui paraissait
exaspéré. « On a besoin de réponses et de solutions à long terme et pas
juste une explication rapide, je suis tanné de me faire dire que la situation est réglée » déclarait André Fortin. Soyons clair: un réseau électrique fiable, c’est primordial pour démarrer et développer une entreprise.
À l’école, on m’apprenait qu’Hydro-Québec était le symbole de la révolution tranquille et une des entreprises les plus efficientes au monde. C’est décevant certes, mais ce qui me tracasse concerne la relation entre la société d’État et les citoyens.
La rencontre du 16 juin aurait dû être incontournable pour Hydro-Québec. Pas besoin de préparation pour participer à une telle rencontre, seulement dire qu’on est présents pour écouter et de l’indiquer au départ. Ça aurait donné l’impression de la part d’Hydro-Québec qu’on se soucie des problèmes vécus par les résidents. Même si ce n’est pas toujours agréable, les citoyens apprécient qu’on s’intéresse à leurs frustrations. Surtout Il n’y a pas de conflit juridique, tout le monde est invité à être conciliant à ce point-ci.
On doit travailler avec Hydro-Québec. L’expertise, c’est Hydro-Québec qui la
possède. Ce sont eux qui peuvent nous aider. Il y a une communauté mobilisée qui s’attend non pas à ce que le problème soit complètement réglé mais de sentir qu’on s’occupe d’eux. Si j’étais un cadre en communication d’Hydro-Québec, je ferais même la suggestion d’une visite éventuelle dans le Pontiac du président-directeur général Éric Martel à venir prendre un verre chez nous. Il me semble que ça rétablirait le courant entre les Pontissois et Hydro-Québec.
François Carrier