Importations de lait diafiltré Des fermiers du Pontiac à la Colline parlementaire

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Robbie Beck avec sa mère Doris et la taure Lia à la protestation à la Colline du Parlement.

Allyson Beauregard

OTTAWA – Le 2 juin dernier, un groupe de


Robbie Beck avec sa mère Doris et la taure Lia à la protestation à la Colline du Parlement.

Allyson Beauregard

OTTAWA – Le 2 juin dernier, un groupe de
fermiers du Pontiac se sont joints au PLQ (Producteurs laitiers du Québec) et à d’autres producteurs laitiers du pays à la Colline parlementaire pour protester la non-application des Chief Standards Regulations, qui coûte des milliers de dollars aux producteurs. Un convoi de tracteurs de ferme étaient stationné sur la rue Wellington et les protestataires chantaient “ Forts et unis ” en agitant des banderoles, avec des artistes de la rue, etc.
Robbie Beck, un producteur laitier de Shawville qui participait l’an dernier à la manifestation au Parlement contre le PTP (Partenariat trans-Pacifique), faisait aussi partie de la protestation avec sa taure Lia. « Il y a des règlements concernant le contenu minimum de protéines qui doivent provenir du lait entier pour les fromages cheddar et mozarella, ce sont les Chief Standards », déclarait-il, faisant remarquer que l’Agence d’inspection des aliments du Canada (AIAC) ne respectait pas ces standards en permettant l’importation des “ produits de lait diafiltré ” sans leur imposer de frais de douanes.
Le lait diafiltré est du lait écrémé fortifié avec 35% de protéines de lait, qui entre dans la fabrication des fromages et est moins cher que les protéines de lait entier. Selon M. Beck, quand le lait diafiltré entre au Canada, il est étiqueté comme produit modifié de lait et cela affecte directement les producteurs laitiers canadiens.
« Le lait produit à ma ferme contient, en moyenne, 3,4% de protéines et 4% de matières grasses. Nous produisons assez de protéines pour répondre à la demande du marché canadien et il y a un surplus de protéines sur le marché dans le pays. Si on ne trouve pas à temps de débouché pour les protéines, le lait est transformé en poudre de lait, qui vaut moins cher que le lait. Nous accumulons les protéines et pourtant le lait diafiltré, qui entre en compétition directe avec les productions canadiennes, entre sans frais dans notre pays », précisait M. Beck. En termes plus simples, l’importation non contrôlée de lait diafiltré empire le problème de surplus de protéines et amène une réduction du prix du lait entier pour le producteur.
Selon M. Beck, les protestataires ne demandaient pas de changements aux règlements, mais simplement l’application des règlements déjà en place: « Les règlements existent, mais les importations doivent être contrôlées et le lait diafiltré doit être classifié comme un produit laitier ».     (Tr. L.T.)