Deb Powell (tr. L. T.)
BRISTOL – Marc-André Bouchard du ministère de l’Environnement était venu de Québec pour présenter au public, le 26 novembre dernier, des scénarios de
protection de la rivière Coulonge: il
Deb Powell (tr. L. T.)
BRISTOL – Marc-André Bouchard du ministère de l’Environnement était venu de Québec pour présenter au public, le 26 novembre dernier, des scénarios de
protection de la rivière Coulonge: il
suggérait d’abandonner le statut d’aire protégée proposé pour la branche est de la rivière et de plutôt protéger la section
principale de la rivière Coulonge.
Ce scénario, qui signifierait la
protection de 366,6 km carrés, est la meilleure option, selon M. Bouchard, parce qu’il propose la protection d’une plus grande surface de la vallée de la Coulonge et d’une plus grande variété
d’écosystèmes. Cette proposition est aussi plus avantageuse pour l’industrie forestière puisqu’elle signifie l’accès à un plus grand territoire. Dans le cas
d’exploitation forestière, une lisière serait laissée intacte sur le bord des cours d’eau.
Dennis Blaedow, représentant l’Association touristique et très actif dans la protection des rivières,
n’était pas d’accord avec ce scénario. Selon lui, la branche est devrait avoir aussi un statut d’aire protégée, étant donné qu’il s’agit de la dernière rivière « sauvage » de ce secteur. « Il y a beaucoup moins de trafic sur cette partie de la rivière, ce qui la rend idéale pour les excursions en canot », affirmait-il, tout en reconnaissant
l’importance du travail fait par
M. Bouchard pour la création d’aires
protégées au Québec. Dans les années 90, les Amis des rivières du Pontiac avaient fait des pressions afin qu’un parc soit créé pour relier les rivières Noire et Coulonge.
Autre élément à considérer et qui a inquiété les gens présents à la rencontre: le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) du Québec s’oppose à la proposition de protection de la section principale de la rivière Coulonge à cause de son fort potentiel de développement hydroélectrique. M. Pierre Labrecque, organisateur de cette session d’information et directeur de la CRRNTO (Commission régionale des ressources naturelles et du territoire de l’Outaouais) a offert le soutien de cet organisme régional à l’opposition aux barrages hydroélectriques. Selon M. Bouchard, Hydro-Québec devrait être conscient que la
construction de ces barrages n’est pas socialement acceptable. Si un projet de développement hydroélectrique était
initié, il devrait être soumis aux audiences du BAPE (Bureau d’audiences publiques en environnement); si les promoteurs de ce projet savaient que l’opinion publique s’y oppose, ils pourraient bien décider de ne pas franchir l’étape des audiences du BAPE.
Il n’y a pas eu de décision finale quand à la désignation d’aires protégées sur la Coulonge. En plus du potentiel hydro-électrique, une quarantaine de claims miniers sont encore actifs jusqu’en 2016, ce qui pourrait affecter la désignation d’aires protégées. Le processus de désignation d’aire protégée prendra au moins 10 mois, doit recevoir l’approbation d’un comité gouvernemental et être soumis aux
audiences du BAPE.
La province de Québec est en voie d’établir, d’ici 2015, un réseau d’aires
protégées qui couvrira 12% de son
territoire. Les aires protégées sont créées afin de préserver les bassins génétiques fauniques et floristiques tout en
protégeant les écosystèmes qui sont essentiels à la vie. Dans la désignation des aires protégées, on tient aussi compte des facteurs économiques et culturels. Le mouvement de désignation d’aires protégées, un mouvement d’envergure internationale, a vu le jour en 1992 à la Convention sur la biodiversité au sommet de Rio et 193 pays ont signé cette convention