Quel rapport avec nous ?

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Domanique Bowmans
Éditorialiste Invitée
Guest Editorialist

Nos besoins sont infinis, mais nos ressources  ne le sont pas, malheureusement.

Domanique Bowmans
Éditorialiste Invitée
Guest Editorialist

Nos besoins sont infinis, mais nos ressources  ne le sont pas, malheureusement.
Coup d’éclat. Le 28 août dernier, Nicolas Hulot démissionnait sur les ondes publiques de la radio France Inter. Nicolas Hulot aura marqué ma jeunesse; non seulement il animait les très populaires émissions Ushuaia qui passaient, à l’époque, sur TV5, mais surtout il épousait mon escaladeuse et modèle sportive préférée, Isabelle Patissier. Des années plus tard, plus tristement, c’est parce qu’il remettait sa démission en tant que ministre français de la transition écologique et solidaire qu’il marquait l’actualité. Quel rapport avec le Québec me direz-vous ?
Le 4 septembre dernier, Juliette Binoche, une actrice française qui aura, elle aussi, marqué ma jeunesse, et Aurélien Barrau, un astrophysicien que je ne connaissais pas, mais qui apporte du crédit au message, lançait une pétition, appuyée par 200 personnalités de la scène publique. Alors qu’en d’autres temps, j’appréciais ces
personnalités pour leurs talents et leur passion. Aujourd’hui, je les regarde s’animer pour sauver l’humanité. Quel rapport avec le Pontiac me direz-vous ?
Le 5 novembre dernier, une soixantaine de youtubeurs européens lançaient une campagne pour encourager le public à réduire son empreinte écologique. Un peu comme le défi Entrez en saine auquel certains d’entre vous ont déjà participé, pendant un mois, ces youtubeurs vont tenter de relever des défis écologiques pour, non plus leur santé personnelle, mais bien la santé de l’entièreté de la planète. Quel rapport avec nous me direz-vous ? Et bien, de toute
évidence, si vous me demandez si le Pontiac est en bonne santé environnementale, j’avoue que ça me tente d’émettre quelques doutes. Je pourrais commencer par un mea culpa bien sanglant soulevant ma propre culpabilité à
l’égard de mes enfants qui devront vivre avec ce que je leur laisserai dans l’état dans lequel je le leur laisserai, mais ce serait bien trop long ici.
Que faut-il donc pour remuer notre inertie ? As-tu vraiment besoin de ton truck à
« 80 000 $ » (c’est juste une moyenne) pour épater la galerie et faire le tour du quartier ?
As-tu vraiment besoin de chauffer le char dix minutes avant d’y monter pour être sûre que tes fesses ne gèlent pas trop et de le refroidir en été pour qu’elles ne fondent pas ? As-tu vraiment besoin de la piste cyclable pour faire hurler ton quatre-roues ? As-tu vraiment besoin, « neat freak » justifiant ses actions dans une hygiène malsaine, d’accumuler les brassées de lavage comme si tout le monde avait de l’eau à plus finir ? As-tu vraiment besoin d’acheter et de renouveler sans cesse ce que tu as déjà, juste pour le plaisir de te dire que tu ne le possèdes pas qu’une, mais deux fois (si ce n’est que ça) ? As-tu fini de te boucher les oreilles, de te fermer les yeux pour être bien certain que rien d’environnementalement préoccupant ne vienne déranger ton petit confort bourgeois de femme ou d’homme pensant exclusivement à soi et incapable de faire d’autres choix ?
Je me demande juste s’il faut attendre l’explosion d’un réacteur nucléaire (Chalk
River par exemple) ou le déversement de quelques-uns de ses déchets dans nos rivières (Ah, non, c’est vrai, j’oubliais : ça, c’est déjà fait) pour nous sentir enfin concernés par quelque chose qui touche la France, le Québec, le Pontiac, la planète entière… toi puis moi et nos enfants !