Les LNC organisent un webinaire sur le projet de fermeture de la démonstration d’énergie nucléaire
Tashi Farmilo
ROLPHTON – Les Laboratoires Nucléaires Canadiens (LNC) ont récemment organisé un webinaire axé sur le projet de fermeture de la démonstration de l’énergie nucléaire (NPD). Intitulé « Fun, Fact or Fiction », il visait à fournir des mises à jour sur le projet, y compris les impacts environnementaux, les mesures de sécurité et les étapes futures.
L’installation NPD, située à Rolphton, en Ontario, a été la première au Canada à produire de l’électricité à partir de l’énergie nucléaire en 1962 et a été exploitée jusqu’en 1987. L’installation fait l’objet d’un déclassement in situ, où les composants du réacteur sont encapsulés dans du coulis.
Le webinaire comprenait l’interprétation simultanée en français et en anglais, et les participants ont été encouragés à soumettre des questions tout au long de la présentation, qui seraient abordées pendant la période de questions et réponses.
Les LNC ont souligné leur engagement à protéger la rivière des Outaouais et l’environnement environnant au moyen d’une surveillance régulière et d’analyses scientifiques. Le projet comprend une étude de la géologie du site et des évaluations sismiques. La surveillance de suivi commencera avant l’approbation du projet afin d’établir des conditions environnementales de référence et se poursuivra tout au long des phases de déclassement et de contrôle institutionnel, pendant au moins 100 ans. Cela comprendra des inspections visuelles, la surveillance des eaux souterraines et de la rivière des Outaouais afin de détecter tout changement et de mettre en œuvre des mesures d’atténuation au besoin. Les LNC affirment que les caractéristiques d’élimination in situ de l’installation sont capables de résister à des événements catastrophiques et à des catastrophes extrêmes naturelles ou d’origine humaine.
Le processus d’évaluation environnementale (EE) est en cours. En décembre 2021, les LNC ont soumis une ébauche révisée d’étude d’impact environnemental (EIE) ainsi que des réponses aux demandes de renseignements des examinateurs fédéraux et provinciaux. Cependant, il a été jugé incomplet pour un examen technique de 90 jours. On s’attend à ce que les LNC effectuent des travaux supplémentaires et révisent l’ébauche de l’ÉIE avant de la soumettre de nouveau pour une vérification ultérieure de l’exhaustivité.
Les participants ont participé au contenu au moyen de sondages interactifs et d’une séance de questions-réponses. Bien qu’il n’y ait pas de possibilité structurée, le public est invité à fournir des commentaires sur l’ébauche révisée de l’ÉIE et sur l’avancement du projet.
Le webinaire s’est terminé en soulignant leur engagement à une communication ouverte avec le public, les nations autochtones et d’autres intervenants tout au long de la durée du projet, avec une mention spéciale de la région du Pontiac
Cependant, le déclassement in situ a été remis en question par des experts. Ole Hendrickson, chercheur chez Concerned Citizens of Renfrew County and Area, soutient que la mise au tombeau, ou le déclassement in situ, n’est pas une méthode efficace ou acceptable pour déclasser un réacteur nucléaire.
Hendrickson souligne que cette méthode contredit les normes de sécurité internationales établies par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui stipule que la mise au tombeau n’est pas une option pour les arrêts planifiés et permanents et ne devrait être utilisée que dans des circonstances exceptionnelles, telles qu’un accident grave. Il soutient donc que cette méthode est inappropriée et soulève d’importantes préoccupations en matière de sécurité.
M. Hendrickson critique également l’approche des LNC à l’égard de l’engagement communautaire. Selon lui, les webinaires, bien qu’informatifs, n’équivalent pas à une « participation significative du public lors d’une évaluation environnementale » exigée par la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale (2012). Selon M. Hendrickson, il y a eu un manque d’occasions de participation du public depuis la période de commentaires sur la première ébauche d’étude d’impact environnemental qui a pris fin en février 2018. Malgré les ébauches subséquentes publiées en décembre 2020 et 2021, ces documents n’ont pas été rendus publics, ce qui limite la transparence et la participation du public.