Plus de taxes pour les riches La candidate provinciale de Québec Solidaire analyse les “mesures d’austérité”

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Fred Ryan (tr. L. T.)

(Voici la deuxième

Fred Ryan (tr. L. T.)

(Voici la deuxième
partie de l’entrevue avec Charmain Levy, candidate de Québec Solidaire pour le Pontiac.  Elle expose le programme de son parti en trois points pour éviter les coupures du gouvernement Couillard, souligne l’écart grandissant entre les très riches (1% de la population) et les autres citoyens, les pressions pour privatiser Hydro-Québec, la hausse des frais de garderie et comment s’opposer à toutes ces coupes. La première partie de cette entrevue était présentée dans le Journal du 28 février 2015).
Journal: Plus tôt dans cette entrevue, vous
avez mentionné que les réformes proposées par le gouvernement ne réduisent en rien l’écart grandissant entre les riches et les autres 99% de la population. Devrait-il en être autrement?
Mme Levy: Les choix de M. Couillard montrent clairement qu’il ne veut pas augmenter le fardeau fiscal des riches ni faire quoi que ce soit pour les indisposer. Les très riches, ceux qui gagnent plus de 500 000$ par année, paient à peu près le même taux de taxes et d’impôts que les familles qui gagnent le salaire
minimum.  Ils peuvent se permettre de payer davantage car ils utilisent plus de ressources communes, mais, dans les faits, ils n’ont pas à payer une part équitable de leurs revenus.
C’est la classe moyenne qui va vraiment ressentir les effets de ces coupures dans les années à venir. Dès 2016, les services de garderie seront insuffisants à cause de l’augmentation de la demande et ce sont les jeunes familles qui vont en souffrir.
Nous ne proposons pas d’imposer une taxe spéciale aux riches, mais nous
prétendons que chacun devrait payer une part équitable des dépenses de l’État, pour le fonctionnement de notre société.
Selon les médias, les gens riches vont quitter le Québec, mais j’en doute. La Suède et d’autres pays nordiques ont des taux d’imposition plus élevés pour les gens riches et ils ne déménagent pas. En fait, ils veulent qu’on reconnaisse leur contribution exemplaire aux dépenses de l’État.
Journal:  Vous avez mentionné plus tôt que le gouvernement a ciblé plusieurs secteurs pour les privatiser: les services de santé, les institutions d’enseignement.  Mais Hydro-Québec? Des penseurs de la droite prétendent qu’il serait avantageux de vendre Hydro-Québec à des investisseurs privés.
Mme Levy: Je l’ai mentionné mais sans connaître les intentions du gouvernement.  Je doute que M. Couillard soit prêt à aller aussi loin…
Journal:  L’Institut Fraser et l’Institut économique de Montréal prétendent que ce serait profitable…
Mme Levy: Ils voient un gros surplus d’énergie, de gros profits. Au cours des 20 dernières années, depuis NAFTA, le Québec a perdu une grande partie de son secteur industriel, depuis 2002, quand la Chine est devenue membre de l’Organisation internationale du commerce. Hydro-Québec fait la promotion des automobiles électriques maintenant et ce projet est assez avancé, mais je ne crois pas que ce gouvernement est prêt à vendre toute cette expertise.  C’est notre histoire…
Écoutez, c’est vrai que toutes ces coupures, en fait tout le programme d’austérité, c’est une couverture pour
masquer la restructuration complète du gouvernement, pour anéantir la participation des citoyens. C’est une idéologie, comme celle de M. Harper. Les coupures aux programmes d’aide sociale, à la formation, aux emplois pour les jeunes, toutes ces coupes sont le fruit d’une idéologie. Les Libéraux croient qu’ils ont le droit de profiter de tout cet argent, pas les pauvres.
Journal:  Pas de bonnes nouvelles, Mme Levy. Il reste au moins trois ans avant les prochaines élections provinciales.  Qu’est-que les personnes ordinaires peuvent faire pour protester contre ces coupures et pour amener la grosse machine gouvernementale à modifier sa trajectoire afin qu’elle serve les intérêts de la population?
Mme Levy: Nous pouvons et nous devrions faire quelque chose. Par
exemple, participer aux activités d’une personnalité polique que vous admirez, pour l’aider dans sa lutte. Et puis,
intervenez auprès de votre député, M. André Fortin, pour lui signifier clairement votre insatisfaction et pourquoi vous l’avez élu.  Personne, personne n’a voté pour toutes ces coupures!
Journal:  Et des lettres à l’éditeur?
Mme Levy: Certainement, tout le monde lit les lettres des lecteurs dans vos journaux. Il faut nous faire entendre,
participer aux manifestations qui sont organisées. Cela a été très efficace contre les coupures du gouvernement Charest. Il ne faut pas rester passif.  Souvenez-vous: nous avons réussi à arrêter M. Charest, nous pouvons arrêter ces coupures.