Pas de subvention pour engager un étudiant cet été à la Paroisse St-Pierre

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François Carrier


François Carrier

FORT-COULONGE – En février dernier, Réal Ouellette, curé de la Paroisse St-Pierre, a publié un message via Facebook mentionnant que Service Canada n’accordera pas de subvention provenant du programme Emploi d’été Canada (EEC) pour embaucher un étudiant cet été, contrairement aux années précédentes. Il a expliqué qu’il ne veut pas attester que l’emploi et le mandat principal de son organisme sont conformes à un des critères demandés par le programme, soit les droits en matière de procréation. Pour le père Ouellette, ainsi que d’autres de ses collègues, il ne peut attester de cette question étant donné la position de l’Église catholique sur l’avortement.
Cette attestation est d’ailleurs une nouveauté au sein du formulaire du programme EEC. À la suite d’une entrevue accordée par M. Ouellette à CHIP 101,9, le bureau du député fédéral de Pontiac William Amos a réagi. «Cette année, de l’information trompeuse a circulé, selon laquelle les organismes religieux seraient inadmissibles au financement d’EÉC. Je tiens à rétablir les faits: les
églises et les organismes religieux ont été admissibles et nous les avons encouragés à soumettre une demande», affirmait M. Amos. Selon lui, le but de cette attestation est de s’assurer que les groupes ne prennent pas cet argent pour engager des étudiants qui seraient mandatés pour organiser des campagnes contre le droit à l’avortement ou encore contre l’immigration ou tout autres droits énumérés dans la Charte canadienne des droits et libertés.
D’ailleurs, rappelons qu’au pays, l’avortement a été criminalisé dès 1867, et c’est en 1969 qu’elle a été permise de façon restreinte, jusqu’à ce que l’arrêt Morgentaler, qui évoquait l’article 7 de la Charte, donne juridiquement accès à cette pratique. «Chacun a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne; il ne peut être porté atteinte à ce droit qu’en conformité avec les principes de justice fondamental» d’après  l’article 7 de la Charte. Pour le député de Pontiac, l’attestation n’empêche pas des organismes religieux d’obtenir ses subventions. «Sept organismes religieux de notre région ont fait une demande au programme cette année. Il s’agit du même nombre que l’année précédente. Il est faux d’indiquer que  l’attestation  nuit à ces groupes  ou qu’elle les discrimine», a précisé M. Amos.
Quel sera l’impact pour les paroissiens?
Un fait demeure, cette année la paroisse St-Pierre n’aura pas cette subvention. Selon le père Ouellette, cette réalité devrait avoir un impact important sur l’entretien du cimetière. «Je ne sais pas comment nous allons faire, mais ceux qui aiment avoir un cimetière aussi beau qu’un terrain de golf devront s’en passer.» Notons que la Paroisse St-Alphonsus à Chapeau est dans la même situation, mais de son côté, le Père Tim Moyle, sachant qu’il serait refusé, a décidé ne pas soumettre de demande. Déjà aux prises avec ce qui est qualifié de défis financiers, la Paroisse St-Pierre a lancé sa campagne de financement 2018. Déficitaire depuis quelques années, malgré certains changements, M.Ouellette espère que les paroissiens pourront contribuer suffisamment pour éviter un autre déficit.