Outil de surveillance nucléaire de Garde-rivière

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Projet de carte nucléaire : vers une meilleure information publique
Cathy Fox et Deborah Powell

Publié dans le Journal du Pontiac le 9 avril 2025.

OTTAWA – L’organisme Garde-rivière des Outaouais a été mandaté par la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) et Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) pour recueillir des commentaires sur une carte interactive faisant partie du Réseau régional d’information et de surveillance (RRIS). Cette initiative, lancée en réponse aux préoccupations du public concernant la surveillance environnementale dans le bassin versant de la rivière des Outaouais, vise à améliorer le partage d’information, documenter les aspects environnementaux des installations et activités nucléaires, et instaurer la confiance avec les communautés autochtones et le grand public.

Selon le site Web du gouvernement, le projet aidera aussi la CCSN et ECCC à intégrer les données existantes et, avec consentement, à inclure les savoirs autochtones.

Le premier de deux ateliers tenus sur Zoom, les 18 et 25 mars, a débuté par des présentations d’intervenants environnementaux. M. Ole Hendrickson, du groupe Citizens Concerned About the Nuclear Future, a présenté un aperçu de l’histoire du développement de l’armement et de l’énergie nucléaires le long de la rivière des Outaouais, recommandant le documentaire Atomic Reaction sur CBC GEM pour un contexte supplémentaire. Il a signalé les zones désignées de A à J sur la carte, actuellement utilisées pour l’entreposage de déchets nucléaires.

Mme Brennian Lloyd, de Northwatch, a ensuite présenté une conférence intitulée « Burying Uncertainty, Transporting Risks, Trafficking Trouble—How Does it Look for the Ottawa Valley? » Elle s’est penchée sur la Gestion adaptative progressive (GAP) du Canada, qui prévoit l’isolement du combustible nucléaire usé dans des dépôts géologiques profonds. Mme Lloyd a exprimé des inquiétudes concernant le manque de détails sur les méthodes d’extraction et de transport des déchets, ainsi que sur l’absence de tests liés à la sécurité du transport, en particulier pour les premiers répondants. Elle a souligné que le Guide des mesures d’urgence 2020 du Canada affirme que le risque est minime, sans fondement technique clair.

Mme Roseanne van Shie, membre de l’équipe de consultation environnementale de la Première Nation Kebaowek, a exprimé sa déception face au fait que les préoccupations soulevées auparavant par les groupes autochtones n’ont toujours pas été prises en compte, malgré leur invitation à participer au projet.

Le deuxième atelier, animé par des représentants d’ECCC, comprenait un aperçu des objectifs du projet et une démonstration pratique de la carte interactive du RRIS. Cette première phase vise à rassembler les données existantes sur les installations nucléaires actuelles et proposées dans le bassin versant afin de renforcer la compréhension du public, instaurer la confiance et assurer la transparence des examens environnementaux.

Les participants ont été invités à proposer des moyens d’améliorer l’accessibilité et la convivialité de la carte. Ils ont notamment suggéré d’adapter les données aux préoccupations culturelles, sanitaires et environnementales; d’ajouter des sites de surveillance reflétant le flux de l’eau; d’inclure des liens vers des études sur les polluants; de fournir des seuils de référence; et de proposer une légende simple et des ressources téléchargeables.

Bien qu’elle vise à favoriser la transparence et la compréhension, les organisateurs ont précisé que la carte ne remplace pas un programme de surveillance actif ni un outil réglementaire.

Les ateliers ont jeté les bases du travail à venir dans le cadre de la première phase d’un projet en trois étapes. ECCC prévoit tenir une autre consultation publique pour recueillir des commentaires sur les améliorations apportées au site. Un rapport sur la phase 1 est disponible sur le site open.canada.ca.