NSDF : Des assurances données mais des inquiétudes subsistent

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Aidan Belanger

CHALK RIVER – En activité depuis 1944, les Laboratoires nucléaires canadiens (LNC) comptent plus de 40 installations désuètes qui doivent être déclassées et démolies. Plus de 500 employés des Laboratoires de Chalk River soutiennent la mission de déclassement. Ils affirment être mieux préparés à faire face aux risques plus élevés et à la contamination potentielle, déclarant que leurs normes de gestion des déchets radioactifs ont progressé grâce aux avancées technologiques qui permettent des analyses plus exhaustives.

Selon le site Web des LNC, l’installation de stockage en surface (NSDF) est “essentielle pour améliorer l’état des déchets hérités qui se trouvent sur le site de Chalk River”. Le 10 mai, les LNC ont organisé deux webinaires consécutifs sur les déclarations d’impact environnemental et sur le déclassement et la démolition des installations existantes. À l’heure actuelle, les déchets provenant des sites de réacteurs nucléaires et des mines d’uranium fermés sont temporairement entreposés dans des systèmes de stockage
qui ne constituent pas une solution durable pour la gestion des déchets à long terme. Interrogée sur la façon dont les LNC garantiront que seuls des déchets de faible activité seront acheminés vers le projet NSDF, l’équipe de déclassement a déclaré qu’il y aura d’importants travaux de surveillance et d’inspection, car elle recueillera des données afin de bien comprendre quels déchets sont produits.

« Il s’agit d’un «effort continu», qui se poursuit du jour où nous commençons le travail jusqu’au jour où la dernière poubelle est emballée et expédiée », a déclaré l’équipe de déclassement lors du webinaire.

La conception du projet NSDF de Chalk River fera appel à des systèmes similaires à ceux de certaines autres installations, dans l’espoir de fournir une solution pour la gestion à long terme des déchets faiblement radioactifs. Les » installations de gestion à long terme des déchets » des LNC à Port Hope et Port Granby sont conformes au projet NSDF en termes de conception ; elles respectent toutes deux les pratiques standard en matière d’installations de confinement des déchets. L’épaisseur d’une couche d’argile compactée de 0,75 m dans le revêtement de base du système répond aux exigences de la réglementation ontarienne pour les installations de gestion des déchets non dangereux. C’est ce qui est utilisé à Port Granby et à Port Hope. La principale différence avec le projet NSDF proposé est le tissu d’ingénierie qui sera utilisé pour la finition du projet, un matériau qui n’a pas encore été mis en service. Bien qu’elle ait été testée à grande échelle, cette nouvelle technologie est spécifique à la NSDF, car l’installation doit utiliser des barrières naturelles et synthétiques qui fonctionneront ensemble afin d’isoler les déchets de l’environnement.

Les LNC ont déclaré qu’ils effectuaient des études radiologiques et industrielles rigoureuses, ainsi que des activités d’échantillonnage, d’analyse et de caractérisation, et qu’ils investissaient considérablement dans les technologies visant à réduire les risques. Malgré cela, l’équipe de déclassement a fait remarquer lors du webinaire : « Ce n’est pas toujours visible ce qui peut se trouver sous la surface ». Après avoir évalué le total des déchets de toutes les installations de gestion des déchets des LNC, de 2015 à aujourd’hui, ils ont calculé 187 468 kg de déchets d’amiante, 34 592 kg de déchets dangereux, 2 994 545 kg de déchets faiblement radioactifs, 5 444 kg de déchets mixtes et 43 994 kg de déchets moyennement radioactifs.

L’audience finale relative à la délivrance du permis pour le NSDF commencera le 31 mai ; on peut y assister en ligne ou en personne à Pembroke, en Ontario.