André Macron
Vous et moi nous levons le matin et sans doute avons-nous déjà quelque chose en commun : nous sommes, vous et moi, des tueurs en puissance !
André Macron
Vous et moi nous levons le matin et sans doute avons-nous déjà quelque chose en commun : nous sommes, vous et moi, des tueurs en puissance !
Le 13 mai dernier, une tragédie faisait la Une des journaux régionaux et endeuillait une partie de la population pontissoise : un terrible accident de voiture, une collision frontale dont personne ne pouvait sortir indemne. À peine une dizaine de jours plus tard, le 22 mai dernier, une autre collision frontale devait faire une nouvelle victime. Une femme de 59 ans était, ce soir-là, grièvement blessée. Finalement, pas plus tard que le 2 juin dernier, une jeune femme de 22 ans a manqué mourir de peu alors que son véhicule, sous l’impact d’une violente collision, venait d’être littéralement coupé en deux. Par chance, la jeune conductrice en aura été quitte pour une belle frayeur et quelques blessures mineures.
Mais nous savons tous qu’il aurait pu en être autrement. Chaque jour, vous et moi avons ceci en commun que nous prenons notre voiture pour aller au travail, nous déplacer en famille, faire une ballade les cheveux au vent ou rejoindre le point B plus simplement… un simple geste qui ne pèse pas lourd dans notre quotidien. Et pourtant, par ce simple geste, nous devenons tous, chaque jour, un tueur en puissance !
Je me souviens de mes tout premiers cours de conduite, les quelques cours théoriques que j’ai suivis avant de prendre la route. Je me souviens de l’appréhension que j’avais de me tenir derrière le volant d’une voiture que l’on me présentait alors comme une arme redoutable. Je me souviens aussi de l’exaspération que je ressentais face au discours moralisateur et rempli de bons sentiments que j’entendais alors. Je me souviens qu’il me semblait totalement inutile d’aller aussi loin, à moins de vouloir insuffler à tout futur conducteur une peur bleue de la conduite. Bref, j’avais du mal à comprendre la philosophie derrière les propos et je me demandais finalement si un quelconque objectif pouvait bien être ainsi atteint.
Aujourd’hui, à la lueur de ce qui s’est passé sur les routes du Pontiac en quelques dizaines de jours à peine, je me demande quel est, au sein de nos écoles de conduite, le discours qui se tient, la philosophie que l’on retient. Je me demande si les propos soit disant alarmistes conservent encore leur place de choix et je me dis qu’ils y auraient bien droit et que si ce n’était plus le cas même, il serait peut-être bon de rappeler à tous qu’en l’espace d’une demi-seconde, la vie peut définitivement basculer.
Aujourd’hui, un peu plus conscient qu’hier de la place que j’occupe sur la route, je ralentis un peu alors que j’avais surtout tendance à accélérer. Je garde mes distances et creuse l’écart qui me sépare de la voiture qui me précède. Je ralentis alors que derrière moi, des gens plus fougueux, plus impatients peut-être, attendent le bon moment pour entamer leur dépassement… ou n’attendent pas finalement… parce que, que l’on roule à 20, 60 ou 120 kilomètres/heure, on trouve étonnamment toujours quelqu’un qui roule plus vite que soi et qui, excédé, s’est mis en tête, coûte que coûte, de nous dépasser.
Je ne parle pas ici de drogue ou d’alcool au volant, je ne parle pas non plus de l’utilisation du téléphone cellulaire ou de quelque autre objet de distraction qui nous éloigne parfois du comportement sécuritaire à adopter. Je parle de notre conduite spontanée de tous les jours… Je parle de cette conduite préventive que l’on pourrait définitivement adopter… Je parle de la simple responsabilité de tout un chacun sur sa propre vie et celle des autres afin d’éviter d’ajouter au lot des malheurs de ce monde les tragédies que l’on aurait pu éviter.