Arnaud de la Salle
Arnaud de la Salle
Au cours d’un long entretien avec le Journal du Pontiac, le Préfet Durocher a clairement affirmé son combat et sa détermination à défendre les intérêts des Pontissois et Pontissoises. Il a notamment soumis au Journal une lettre en réponse au questionnement soulevé par la Table de développement social du Pontiac. Vous pourrez lire son
propos ci-dessous.
Pour l’horizon 2015, le Préfet Durocher a confié au Journal que les
suppressions et restructurations engagées par le
gouvernement provincial auraient lieu et devraient se mettre en place progressivement au courant de l’année. Si la méthode n’est pas identique pour chacun des organismes concernés, ce qui laisse entrevoir une possibilité de négociation selon lui. Pour le CLD (Centre local de développement) par exemple, son intégration au sein de la MRC
pose problème au niveau des statuts juridiques
car chaque entité est
spécifique. La solution envisagée par la MRC
est d’adopter au sein
de son équipe la création de 2 postes de commissaires au développement économique qui auront la capacité de faire le travail effectué par le CLD auparavant.
En ce qui concerne le CREO (Conseil régional des élus de l’Outaouais), il n’y a pas encore de
décision qui entérine sa suppression, donc tous les éléments ne sont pas encore connus.
Le préfet a également évoqué la refonte ou
suppression de tous les comités exécutifs au sein de la MRC avec toutefois le maintien des présidents dans un souci de réorganisation plus efficace des structures de la MRC.
« Toutes ces mesures seront prises pour avril 2015 ou au plus tard en juin » et
la MRC devrait pouvoir maîtriser les nouvelles responsabilités qui lui sont transférées, a-t- il ajouté. En revanche, concernant le Pacte fiscal pour 2016,
M. Durocher n’a pas caché
son inquiétude sur les
difficultés que les municipalités devront affronter en terme de budget.
Partisan du regroupement municipal, il a renforcé son point de vue au niveau de toute action qui pourrait permettre une meilleure efficacité et une meilleure gestion. Pour Mansfield et Fort Coulonge par exemple, M. Durocher estime qu’on pourrait faire le même
travail pour les 3700 administrés des 2 municipalités avec 2 fois moins d’élus. Il ajoute « qu’en se regroupant, les 2 municipalités pourraient se doter d’un plan de développement économique et
pourraient faire de grosses économies » .
Lettre de Raymond Durocher à la Table de développement social.
En réponse à « Le
PONTIAC, y tenez-vous ? »
En premier lieu, je suis un peu flatté que
la Table de développement social du Pontiac
m’interpelle au même titre que notre député provincial. Je partage à plusieurs égards l’incertitude et l’insécurité manifestées par les
intervenants sur notre territoire. Depuis déjà plusieurs années, nous ressentons petit à petit les effets pervers d’une crise qui persiste à tous les niveaux. Comme plusieurs, regardant vers l’avenir, nous sommes témoins de multiples embûches qui modifient toujours notre parcours. Les périodes d’adaptations qui sont particulièrement reliées à
nos défis envers une
situation où, trop
souvent, notre cri du cœur est assombri par des mesures dites plus importantes que notre sollicitude à se prendre en main.
Je ne partage pas entièrement l’ensemble de la restructuration qui nous est imposée selon
la volonté de notre
gouvernement. Plus spécifiquement, en ce qui concerne l’urgence de revenir à l’équilibre budgétaire provincial, de maintenir cette idéologie, et ce, à tout prix.
Je ne crois pas non plus que de procéder par des abolitions de structures et/ou de fonctions ou de créer des mégastructures sans évaluer tous les impacts soit
la meilleure solution. Quant à moi, ces démarches se refléteront plutôt par un recul important par lequel nos communautés seront, encore une fois, plus que perturbées.
Mais, comment ? Notre réalité est très connue et peu avantageuse, nos outils
de développement éco-nomique sont financièrement réduits de 50 %, les instances locales et la Municipalité régionale ont à rebondir d’un Pacte fiscal transitoire peu reluisant. Une redéfinition s’impose à l’ensemble de nos organismes existants ou en abolition qui sont structurés à deux niveaux, légaux et monétaires. La modernisation de l’État oblige, mais le contexte financier ne peut plus suivre. Or, sans connaître toutes les règles, sans concertation entre les partenaires-décideurs, la réalité sera-t-elle réalisable? Il est certainement plus réaliste de penser que nous pourrions réorganiser nos structures et nos manières d’agir en concertant nos efforts, pour une meilleure gestion de proximité locale.
Malgré tout, je vous assure que je suis un ferme défenseur de nos réalités journalières et qu’aucune occasion ne m’échappe pour faire valoir nos difficultés et nos besoins. Malgré certains désaccords, sachez que politiquement… l’écoute et le dialogue sont plus que présents avec notre député provincial, André Fortin, et la députation de l’Outaouais.
De plus, les élus locaux travaillent aussi ensemble pour apporter à la table des propositions de solutions
positives ainsi que des mesures adaptées à notre situation précaire. Sachez que nous prenons notre rôle à cœur et
que nous déployons des efforts importants pour défendre notre région et sauvegarder nos services.
Maintenant, pour faire suite à votre question, « Le Pontiac, y tenez-vous ? » Je vous assure que, personnellement, je ne veux surtout pas être complice de la gestion de la décroissance d’une région qui me tient particulièrement à cœur. Je suis
convaincu que, malgré nos insatisfactions et nos frustrations, ensemble, nous pouvons faire toute une différence, renforcer notre partenariat et
orienter nos priorités vers un avenir commun. Et, sans équivoque, notre gouvernement doit être au rendez-vous pour AGIR AVEC NOUS !
Raymond Durocher, Préfet du Pontiac.