Notre économie nationale basée en majeure partie sur l’exploitation des ressources naturelles de notre pays fragilise notre indépendance économique et réduit la croissance. La volatilité des marchés internationaux semblent avoir raison des prévisions gouvernementales. Le pari que le gouvernement Harper a pris de miser massivement sur un développement économique lié aux énergies fossiles ne risque-t-il pas de tourner au cauchemar?
De nombreux experts s’entendaient à dire, il y a quelques mois, qu’avec un cours du pétrole aux alentours de 80 $, il serait difficile d’atteindre une rentabilité des opérations et que l’Alberta allait au devant de pertes de revenus supérieures à un
milliard de dollars. Qu’en est-il aujourd’hui, avec un cours descendu en dessous des
50 $? Il semble y avoir une frilosité de la part des chroniqueurs à aborder le dossier récemment dans la presse canadienne. La vision d’un ralentissement de l’économie mondiale démontre que la tendance à la baisse va perdurer jusqu’au milieu de 2015 d’après les économistes internationaux.
L’autre conséquence de cette chute du cours du pétrole est l’impact sur notre
monnaie. En effet, le dollar canadien est au plus bas par rapport à son homologue américain, ce qui, certes, favorise les
entreprises canadiennes qui exportent, mais aussi ce qui renchérit le prix de toutes les marchandises importées au Canada. La
balance commerciale peut-elle rester
excédentaire dans une telle conjoncture?
L’automobiliste y trouve son compte naturellement et, à court terme cela ne peut que stimuler la bonne santé économique
en favorisant la croissance par la
consommation. Cependant, le gouvernement fédéral risque de faire les frais de ses largesses fiscales établies sur des prévisions de revenus tirés du pétrole. De même que les promesses de retour à l’équilibre
budgétaire semblent elles aussi compromises par l’effritement des recettes pétrolières. Cela tombe au plus mal pour un
gouvernement conservateur en quête de bilan positif qui voit sa stratégie économique amputée de perspectives de croissance en pleine année électorale.
Arnaud de la Salle