Laurent Robillard-Cardinal (tr. L. T.)
Le corps médical du Québec poursuit ses protestations contre le projet de loi 20 du ministre de la Santé, Dr Gaétan Barrette.
Le 2 mars, des représentants de la Fédération des médecins omni
Laurent Robillard-Cardinal (tr. L. T.)
Le corps médical du Québec poursuit ses protestations contre le projet de loi 20 du ministre de la Santé, Dr Gaétan Barrette.
Le 2 mars, des représentants de la Fédération des médecins omni
praticiens du Québec (FMOQ) s’arrêtaient à Gatineau dans le cadre d’une tournée provinciale pour dénoncer cette loi fort controversée.
« La FMOQ croit fermement qu’il est capital d’informer les Québécois des risques de l’adoption éventuelle de ce projet de loi pour notre système de santé. Ce projet de loi, qui a été créé et mis de l’avant par le ministre Barrette, ne pourra, à long terme, que mener à une
déshumanisation de la médecine familiale en imposant une logique mathématique de quotas quand on sait bien que l’empathie envers le patient et les bonnes pratiques médicales devraient prévaloir en toutes circonstances. L’objectif de notre campagne d’information est d’envoyer un message clair et c’est aussi une invitation à s’engager
dans un dialogue afin que nous
trouvions des solutions réalistes pour améliorer nos soins de santé », déclarait Dr Louis Godin, président de la FMOQ.
En même temps que cette tournée, la Fédération a mis en ligne le site internet « pasunn
umero.ca » pour souligner les effets négatifs que cette loi pourrait avoir. Par exemple, la FMOQ
prétend que l’imposition des quotas (nombre
minimum de patients à voir) menace directement la qualité des soins en transformant la médecine familiale en ligne d’assemblage. De plus, la Fédération maintient que l’imposition de quotas peu réalistes empêchera le médecin d’accorder le temps nécessaire à chaque patient et aggravera aussi le problème d’accessibilité pour les patients qui ont besoin de plus de temps.
La FMOQ ajoute que l’adoption de la loi 20 risque de pousser plusieurs médecins à
prendre une retraite anticipée. Dans l’Ouest du Québec, cette loi pourrait aussi pousser plusieurs médecins à choisir de
pratiquer en Ontario, selon la Fédération.
« Avec cette approche mathématique et agressive que le ministre de la Santé a adoptée, le
gouvernement met en danger la qualité des soins médicaux de base. À ce jour, au lieu de travailler en collaboration avec les professionnels de la santé pour trouver des moyens réalistes d’améliorer la
situation, le ministre Barrette a préféré travailler sans consultations tout en dévalorisant le travail des médecins de famille et en insistant pour imposer des solutions qui non seulement seront inefficaces, mais qui causeront des dommages au système. Les médecins de famille sont prêts à contribuer à l’amélioration du système de santé. Si le gouvernement voulait travailler dans le même sens, il devrait agir de bonne foi, retirer ce projet de loi et se concentrer sur la collaboration avec le corps médical plutôt que de forcer l’imposition de mesures qui sont vouées à l’échec », concluait Dr Godin.
Selon le gouvernement, le but recherché par la loi 20 est une optimisation de l’utilisation des ressources médicales et financières du système de santé dans le but d’améliorer l’accès à un médecin de famille et aux soins médicaux
spécialisés.
Au cours des années, le salaire moyen annuel des médecins de famille a
augmenté considérablement au Québec, mais plusieurs citoyens n’ont toujours pas accès à un médecin de famille. En 2005, le salaire moyen annuel d’un médecin omnipraticien était de 132 119$ et huit ans plus tard, il atteignait 240 538$.