Loi p-38 hospitalisations forcées

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Les résidents partagent leurs expériences d’hospitalisation force

Sophie Demers

GATINEAU – Droit-Accès de l’Outaouais a tenu une consultation publique le 15 mai dernier à la Maison du Citoyen de Gatineau pour permettre aux personnes de partager leurs expériences d’hospitalisation forcée en vertu de la Loi p-38. Les renseignements recueillis seront compilés dans un rapport qui sera transmis au gouvernement du Québec en vue d’une révision de la Loi.

La loi p-38, établie en 1997, autorise l’hospitalisation forcée de personnes dont l’état mental est considéré comme un danger pour elles-mêmes ou pour autrui. En entrevue avec CHIP FM, Mélodie Pelletier, consultante et responsable de la stratégie média à Droit-Accès de l’Outaouais, a déclaré qu’une cinquantaine de personnes ont assisté à la consultation, dont environ la moitié ont partagé leurs expériences avec des hospitalisations forcées.

« Les émotions étaient vives parce qu’il est difficile de revivre l’épreuve. Pour plusieurs, leur expérience a été désagréable ou traumatisante », a déclaré Mme Pelletier. Elle a poursuivi en

expliquant que de nombreux patients ne comprenaient pas ce qui se passait lorsqu’ils étaient engagés parce que personne ne leur expliquait le processus. D’autres ont mentionné avoir été isolés, médicamentés ou maltraités. D’autres encore ont fait la lumière sur la stigmatisation et les conséquences auxquelles ils ont été confrontés une fois qu’ils ont été libérés de leur hospitalisation, comme la perte d’emploi résultant d’un manque de travail.

Selon Droit-Accès de l’Outaouais, la Loi est nécessaire, mais les problèmes résident dans son application. Ils notent que plusieurs changements sont nécessaires. Certaines suggestions comprennent une formation accrue pour les travailleurs de la santé, la différenciation entre la santé mentale et physique et la création de centres de relève en santé mentale.

La consultation est l’une des nombreuses consultations qui ont lieu dans toute la province. L’information sera compilée dans un rapport qui sera envoyé au gouvernement et à l’Institut québécois de réforme du droit et de la justice en vue de l’examen de la Loi. Mme Pelletier a indiqué que le rapport sera envoyé en décembre.

Droit-Accès de l’Outaouais a pour mission d’offrir de l’aide, du soutien et de la défense des droits aux personnes ayant des problèmes de santé mentale dont les droits ont été portés atteintes. Ils ont répondu à plus de 2 500 interventions cette année ; près de la moitié ont été liées à des hospitalisations forcées.