Les taxes tuent l’Occident… Et le Pontiac ?

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André Macron


André Macron

Mon professeur de mathématiques nous affirmait dernièrement que « les taxes tuent l’économie ». Elle nous expliquait donc qu’une personne ayant en sa possession une somme de 100 $ n’en avait en fait, pour acheter quelque chose, après taxes, que 85. Une fois cette somme mise sur le marché suite à un achat, la personne en possession des 85 $ n’en aura, pour acheter quelque chose, que 72 $, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Si ce qu’elle affirmait  n’était pas complètement faux, ce n’était pas pour autant complètement vrai non plus ! En matière de taxes, il y a en fait deux grandes écoles de pensée : ceux qui pensent que leur contribution est essentielle à l’obtention de services adéquats ou ceux qui pensent que la charge financière que représentent nos impôts est ou devient trop importante au prorata des services reçus.
Sans pencher clairement pour l’une ou pour l’autre de ces conceptions idéologiques, je pense clairement cependant que les pays occidentaux, assommés sous le fardeau de coûts administratifs et de charges sociales diverses, se trouvent au bord du précipice. Leurs dettes publiques sont astronomiques… et si certains considèrent le Canada comme encore à l’abri, c’est sans tenir compte de l’endettement de plus de 160 % qui touchent aujourd’hui les ménages canadiens. De tels niveaux  d’endettement sont plus qu’inquiétants.
Si les faillites personnelles sont nombreuses au sein d’un pays, le danger est qu’elles se répercutent bientôt sur l’ensemble du système financier de ce même pays. L’ombre de la crise de 2008 plane              toujours… d’autant plus que les comportements depuis n’ont pas changé. Sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, les banques risquent une fois de plus de le payer cher. Leurs clients et leurs clientes surendetté(e)s ne pourront pas les rembourser et les gouvernements sur lesquels compter, vivant au-delà de leurs moyens dans un monde virtuel financier et écrasés sous le poids de leurs dettes, ne pourront pas ou plus leur servir d’aval. Même les pensionnés risquent bien de se retrouver sans le sous du jour au lendemain…
Dans cette spirale infernale de l’endettement toujours plus grand, les gouvernements eux-mêmes, supposément fiables et crédibles, sont aux prises avec leur déficit chronique, tentant d’atteindre, depuis des années déjà, le seul objectif-clé qui vaille la peine d’être cité : le déficit-zéro, qu’ils finissent toujours par manquer de quelques milliards de plus à chaque année. Et les chiffres s’additionnent dans un tourbillon sans fin où les mots « économie » et « austérité » ne parviennent pourtant pas à limiter les dépenses de ceux qui les brandissent en guise de boucliers, justifiant des choix budgétaires franchement impopulaires. Et les budgets, eux, ne cessent de croître !
Jadis de mise, le principe qu’ « ici, c’est mieux qu’ailleurs » ne peut même plus rien justifier. La croissance des pays pauvres d’il y a à peine dix ans atteint les taux impressionnants de 7, 8, 9 ou même 10 % alors que nos pays riches ont de plus en plus de mal à atteindre un petit 2 %. Ces pays, au contraire des nôtres qui semblent crouler sous leur système insoutenable de charges à plus finir, au contraire des nôtres qui éprouvent une difficulté de plus en plus évidente à remonter la pente et à afficher l’équilibre budgétaire tant recherché, ces pays, eux, affichent au contraire des surplus on ne peut plus provocateurs pour les habitués que nous sommes du beau rôle. Leur pouvoir d’achat et leur qualité de vie semblent sans cesse s’améliorer alors que les nôtres stagnent tristement, pour ne pas dire régressent carrément. Notre système de santé est le meilleur au monde… Sans doute, oui… Quand on peut s’y faire soigner ! Il nous faut aujourd’hui aller nous faire soigner ailleurs ou attendre trois, quatre, cinq ans, parfois plus, si l’on parvient à rester en vie jusque là. Ledit système est aujourd’hui si coûteux (50 % de nos taxes y passent) qu’il pourrait bien être l’un des premiers responsables de notre chute inexorable.
Et dans le Pontiac ? Les maires viennent de voter le tout nouveau budget de la MRC, une augmentation de 11, 2 % par rapport à l’année passée. Cela reflète-t-il le changement tant désiré par les citoyens de nos communautés ? Je ne pourrais le dire avec certitude, mais je suis loin d’en être certain. Je côtoie ces gens-là et si je n’ai rien contre leur volonté de bien faire, je me pose des questions sur la spirale des dépenses qui semble ne pas épargner notre petite région.
À l’heure où la plupart d’entre nous doivent, par la force des choses, se serrer un peu plus la ceinture qu’autrefois, alors que pour la cinquième année consécutive, nous sommes tristement élus « région la plus pauvre du Québec », le budget de fonctionnement de notre instance principale, voté en un tour de main, ne cesse d’augmenter. Comment parviendrons-nous à attirer les familles et à redynamiser notre économie si l’unique croissance que l’on puisse observer est celle de nos taxes et du stress              financier ?