Les propriétaires de l’abattoir répondent aux questions

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Carl Hager

SHAWVILLE – Six manifestants ont assisté à la réunion mensuelle du conseil de Shawville le 23 mars pour demander au conseil d’annuler sa décision annoncée récemment autorisant l’abattoir. Le groupe veut que les citoyens de Shawville votent sur la question lors d’un référendum.

Carl Hager

SHAWVILLE – Six manifestants ont assisté à la réunion mensuelle du conseil de Shawville le 23 mars pour demander au conseil d’annuler sa décision annoncée récemment autorisant l’abattoir. Le groupe veut que les citoyens de Shawville votent sur la question lors d’un référendum.
Deux objections principales à l’abattoir ont été formulées: l’abattoir sera trop proche de la ville, ce qui aura un impact négatif sur la valeur des
propriétés, et la méthode halal utilisée pour tuer les animaux est inhumaine.
Robert Hodgins a parlé au nom du groupe. Il a lu une déclaration résumant leur position et en a distribué les grandes lignes au conseil et à ceux qui assistaient à la réunion.
Les points soulevés comprenaient des questions sur les évaluations environnementales et les certificats environnementaux à jour pour l’emplacement, l’impact du projet sur la communauté locale, y compris les valeurs foncières, toutes les modifications d’infrastructure requises et qui les paiera, quels avantages
l’installation offrira-t-elle aux agriculteurs locaux, (c.-à-d.: auront-ils accès au site?) et quels genres et combien d’emplois sont prévus.  Lors de la présentation, Lloyd Hodgins, un homme d’affaires local, a exprimé avec véhémence son opinion négative selon laquelle l’abattoir risquait de réduire de moitié la valeur de sa propriété.
Le groupe a demandé à Will Amos, député fédéral, et à André Fortin, député provincial, de venir à une réunion publique pour expliquer les subventions et les prêts promis à l’abattoir. M. Hodgins a demandé : « Comment l’argent du gouvernement peut-il être donné à une entreprise privée qui sera en concurrence avec les abattoirs existants? »
Le réponse du Conseil
La mairesse Sandra Murray a déclaré qu’un règlement d’emprunt spécial de 20 ans avait été adopté il y a dix ans, remboursé par les contribuables à 29 $ par année, pour l’amélioration de l’infrastructure; il est indiqué sur la facture de taxes locales comme une taxe pour le traitement des eaux usées. Les améliorations comprennent les infrastructures d’égouts et d’aqueduc nécessaires à l’abattoir à l’hôpital communautaire du Pontiac.
Mme Murray a également souligné que « rien n’a été fait en secret dans le cadre de ce projet », notant que le projet est demandé depuis plus de 30 ans et qu’il a fait l’objet de plusieurs études avant d’être approuvé par le conseil municipal et les autorités fédérales et provinciales. À la fin de la réunion, elle a refusé la demande de référendum.
Méthode d’abattage halal
 Pour que la viande soit considérée comme « halal », un inspecteur musulman formé doit s’assurer que les animaux sont correctement abattus. Il doit vérifier tous les aspects, y compris l’abattage, la préparation, l’entreposage et l’hygiène.
 Andrew Simms, éleveur de moutons à Bristol avec plus de 200 brebis, est très favorable au nouvel abattoir. Présentement, il doit se rendre à Thurso pour faire abattre ses agneaux. « C’est un voyage de trois heures, a-t-il dit. Nous sommes à 10 minutes de Shawville! » Il a également noté que l’établissement de Thurso est propre et bien géré. « Il n’y a absolument aucune odeur et aucun bruit des animaux. Vous ne sauriez pas qu’il est là, à part la signalisation sur la route. Nous avons besoin de plus d’entrepreneurs comme M. Lauzon. Je serai plus qu’heureux d’amener mes animaux là-bas ».
Une rencontre d’information devrait fournir plus de détails
Une résolution de compromis a été adoptée plus tard lors de la réunion du conseil, demandant aux propriétaires de l’abattoir de tenir une assemblée publique pour répondre aux questions que la communauté pourrait avoir sur le projet. Une réunion avec les médias locaux a eu lieu le 3 avril au bureau municipal et une réunion ouverte au public pour les résidents intéressés aura lieu plus tard en avril.
Trois des quatre propriétaires, Gilles Langlois, Alain Lauzon et Sofiaue El Ketoussi, ont expliqué l’évolution du projet depuis sa création il y a cinq ans et ont répondu aux questions en français et en anglais.
Les propriétaires ont expliqué qu’ils ont reçu plus de 3,5 millions de dollars en financement des gouvernements fédéral et provincial, ainsi que des intentions signées des agriculteurs pour plus de 500 têtes de bétail. Le MAPAQ a approuvé le projet et les propriétaires ont déjà été en contact avec le Centre d’Emploi pour annoncer les offres
d’emploi pour 10 bouchers qui recevront une formation.
L’abattoir desservira les marchés canadiens musulman (halal) et juif (casher) : ces deux méthodes doivent être accompagnées d’une cérémonie religieuse pendant le processus d’abattage. Un vétérinaire et un inspecteur des viandes seront sur place en tout temps pour assurer un système d’inspection continue. Finalement, les chasseurs pourront également faire préparer leur gibier sur le site. De la viande sera vendue sur place.
M. Lauzon a conclu que le projet embauchera et vendra autant que possible localement et que l’on espère créer un marché de niche identifiable dans toute la province.
                         (LL tr. LT)