Les professionnels de l’éducation sont insatisfaits des services et des conditions de travail

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Sophie Demers
Initiative de journalisme local

Dans un récent sondage réalisé par la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) et le Syndicat du personnel professionnel du milieu scolaire de l’Outaouais (SPPMSO-CSQ), 87 % des professionnels de l’éducation de la région croient que les élèves ne reçoivent pas les services auxquels ils ont droit en vertu de la Loi sur l’instruction publique.

Parmi les participants au sondage, 72 % estiment qu’ils ne peuvent pas prendre de mesures préventives et 72 % disent que le manque d’enseignants qualifiés et l’informatisation ont augmenté leur charge de travail.

La pénurie la plus importante de professionnels de l’éducation est celle des psychologues et des conseillers. « Un certain nombre de postes professionnels sont actuellement vacants dans la région, dont huit en psychologie et neuf en counseling pédagogique. La difficulté des écoles à attirer et à retenir les professionnels est principalement attribuable à des conditions de travail peu attrayantes », a déclaré Annie St-Pierre, présidente de la SPPMSO-CSQ.

En plus des postes vacants, les professionnels de l’éducation existants se sentent surchargés de travail et sous-payés. Près de 37 % des répondants envisagent de quitter leur emploi pour des raisons autres que la retraite. Parmi eux, 58 % ont indiqué qu’ils cherchaient un meilleur salaire et une charge de travail plus légère.

Au niveau provincial, Jacques Landry, président de la FPPE-CSQ, affirme que la situation est alarmante. « Notre sondage auprès de plus de 4 000 personnes montre que 41 % des professionnels songent à quitter leur emploi. Les raisons invoquées sont les bas salaires (50 %), la charge de travail (47 %) et le manque de reconnaissance (45 %).

Les données du sondage montrent également que 80 % estiment que les étudiants ne reçoivent pas les services auxquels ils ont droit et que 60 % estiment que les services et les ressources administratives sont insuffisants pour assurer un environnement scolaire optimal.

Le ministère de l’Éducation a mis en place des programmes de bourses pour ceux qui s’engagent à devenir conseillers scolaires ou psychologues, mais la FPPE-CSQ affirme que ce n’est pas suffisant.

« Les discussions aux tables de négociation stagnent. Le gouvernement ne propose rien de concret pour améliorer la situation actuelle, qui continue de se détériorer. Nous espérons que le gouvernement profitera de la rentrée scolaire pour nous faire passer le message que les besoins des élèves du Québec font partie de ses priorités », a déclaré M. Landry.

La FPPE-CSQ et la SPPMSO-CSQ affirment que l’augmentation des salaires, l’amélioration des conditions de travail et de la flexibilité des horaires, et le fait d’accorder plus de temps libre pour faciliter l’équilibre travail-vie personnelle aideraient à attirer et à retenir plus de personnel pour travailler avec les étudiants.

La FPPE-CSQ représente 19 syndicats totalisant environ 12 500 membres à travers le Québec.