Maryam Amini
GATINEAU ET PONTIAC – Plus de 45 organismes communautaires de l’Outaouais ont tenu la première de quatre journées de mobilisation, le 21 février, à Gatineau, alors qu’ils ont marché pour dénoncer les promesses non tenues du gouvernement de François Legault. Du 22 au 24 février, des grèves et des piquets de grève ont eu lieu dans six régions différentes de l’Outaouais, dont Campbell’s Bay (22 février), Maniwaki, Saint-André-Avellin et Gatineau.
« Les organismes communautaires de l’Outaouais se sentent complètement abandonnés et trahis par le gouvernement Legault. On nous a promis du financement et un plan d’action dans le dernier budget provincial, mais nous n’avons rien vu de tout cela », explique Daniel Cayley-Daoust, directeur général de la Table régionale des organismes communautaires autonomes de l’Outaouais (TROCAO).
Plus précisément, les groupes réclament la reconnaissance de leur important travail dans les communautés et de meilleures subventions pour financer leurs missions en général. Actuellement, une grande partie du financement qu’ils reçoivent du gouvernement est spécifique à un projet, a expliqué Martin Riopel, directeur du Jardin éducatif du Pontiac. Il explique que le problème avec ce modèle est que, bien que le financement de projets soit toujours apprécié, il ne peut généralement pas être utilisé pour payer les salaires, le kilométrage ou l’infrastructure informatique.
Par conséquent, selon M. Riopel, de nombreux organismes communautaires ne peuvent offrir des salaires équivalents à ceux qu’offrent les réseaux de santé et d’éducation ou le secteur privé, par exemple, où les travailleurs sociaux gagnent 30 % de plus. En l’absence d’un financement stable et fiable, les organismes communautaires ne sont pas en mesure d’égaler les salaires et les avantages sociaux (pension, assurance maladie, etc.) offerts par d’autres secteurs, ce qui entraîne des difficultés pour attirer et retenir le personnel.
« Nous voulons être reconnus et avoir l’argent nécessaire pour faire fonctionner nos organismes sans avoir à survivre avec des miettes chaque année », a déclaré M. Riopel au Journal.
Interrogé sur l’impact de la COVID-19 sur les organismes communautaires, M. Riopel a expliqué qu’en raison du financement précaire et inadéquat, beaucoup ont failli fermer. « D’autres ont fermé parce qu’ils n’avaient pas assez de revenus. Si un organisme communautaire a été enregistré, a répondu à toutes les exigences des programmes de subvention et a été approuvé, c’est que son utilité a été reconnue. Et si nos organismes sont utiles, ils devraient recevoir le financement nécessaire pour assurer leur fonctionnement », a-t-il conclu.