L’énergie solaire, ça vaut la peine d’y penser

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Suite aux récentes pannes d’électricité qui ont eu lieu dans le Haut-Pontiac, il semble opportun d’examiner comment les sources d’énergie alternatives pourraient alléger certains des inconvénients drastiques subis par les citoyens.

L’abondance d’énergie hydroélectrique à faible coût dont nous bénéficions au Québec (la plupart du temps) nous a encouragés à passer à des foyers entièrement électriques.

Ma défunte épouse, Marilee DeLombard, a été l’une des premières à adopter l’énergie solaire dans sa maison qu’elle avait construite elle-même à Thorne, à plusieurs kilomètres de la ligne hydroélectrique la plus proche. Son frère
et son père étaient tous deux ingénieurs électriciens à la NASA, et son frère a participé à un projet visant à tester les limites de l’énergie solaire. Ils avaient des panneaux solaires anciens (puis-je vous rappeler que toutes les missions spatiales sont alimentées par des panneaux solaires voltaïques et ce, depuis les années 60). Ils avaient modifié les panneaux solaires, puis expérimenté des réparations sur le terrain. Lorsqu’ils ont terminé les tests, ils ont jeté les panneaux usagés à la poubelle. Mon beau-frère n’était pas du genre à laisser un tel trésor se perdre, il les a donc récupérés et les a apportés à sa sœur. Résultat, cinq de ces panneaux permettaient de faire fonctionner une radio/lecteur de cassettes toute la journée, et de charger des batteries pour pouvoir utiliser un peu d’éclairage électrique et une télévision n/b 13″ le soir.

Les panneaux solaires ont fait un long, très long chemin depuis cette époque. Comme nous avons par la suite procéder à une mise à niveau pièce par pièce, chaque panneau solaire que nous avons acheté était plus grand, moins cher et plus puissant que le précédent. Il y a une dizaine d’années, le coût des nouveaux panneaux est tombé en dessous de 1 dollar par watt, et ils continuent à devenir plus légers et plus rentables chaque année.

L’équipement périphérique, c’est-à-dire les régulateurs de charge et les batteries, continuent également d’évoluer, mais ce n’est que récemment que les batteries ont rattrapé leur retard de développement, de sorte que de nombreuses personnes utilisent désormais des batteries lithium-ion au lieu des anciennes batteries plomb/acide.

Quel est le rapport avec un foyer moderne, avec son chauffage électrique et notre habitude d’être constamment en ligne ? Eh bien, les systèmes solaires voltaïques ne sont pas susceptibles de chauffer votre maison en cas de panne hivernale, mais un petit système pourrait assurer l’éclairage, la radio ou l’Internet. Je pense qu’il est déjà assez difficile d’avoir froid, mais qu’il est encore pire d’avoir froid, d’être dans le noir et de ne pas être en contact avec le monde extérieur. Pendant la tempête de verglas de 1997, nous avons été bloqués par la neige pendant sept jours. Cependant, nous avions de la lumière et la radio (Internet en était à ses débuts à l’époque, et n’était pas disponible dans le Pontiac rural). Comme nous étions à plein temps hors réseau, la maison était entièrement chauffée au bois, donc le gel n’était pas un problème. Mais après sept jours, nous n’avions plus d’essence pour la génératrice, alors nous n’avions plus d’eau. Tout appareil doté d’un gros moteur ou d’un mécanisme de chauffage est trop gourmand pour un petit système d’énergie solaire. J’ai dû faire la pénible randonnée de 5 kilomètres avec un toboggan et un bidon d’essence jusqu’à la maison la plus proche où la route avait été dégagée.

Récemment, plusieurs foyers se sont installés le long de Mountain Road, et comme il n’y a pas de ligne électrique, ils ont des systèmes d’énergie solaire. C’est le point fort de l’énergie solaire, je crois. Plutôt que les fermes solaires centralisées, sa force réside dans son adaptabilité aux petites installations éloignées. Bien sûr, il sera coûteux et peu pratique d’installer un système de secours à l’énergie solaire, mais comment ce désagrément se compare-t-il à ce qui vient d’être enduré, lorsque les foyers étaient dans le froid, l’obscurité et l’incommunicabilité ?

Robert Wills
Shawville et Thorne, Qué.