La Commission canadienne de sûreté nucléaire CCSN a approuvé la construction d’une gigantesque installation de gestion de déchets radioactifs près de la surface (IGDPS), à un kilomètre de la rivière des Outaouais. En 2017, le rapport d’un comité d’experts a mentionné que la CCSN est en relation trop étroite avec l’industrie nucléaire et qu’elle favorise des projets qu’elle devrait réglementer.
L’IGDPS contiendrait plus d’un million de tonnes de déchets radioactifs résultant de 80 ans d’exploitation des Laboratoires de Chalk River ; cette installation de recherche nucléaire contaminée appartient au gouvernement fédéral.
Les Laboratoires nucléaires canadiens (LNC) sont le promoteur de l’IGDPS. Les LNC appartiennent à Atkins Realis (anciennement SNC–Lavalin) et à deux sociétés basées aux États–Unis. Les déclarations du promoteur et de l’autorité de réglementation selon lesquelles « les déchets sont seulement de faible activité et ils se désintégreront rapidement pour atteindre un état inoffensif » ne sont pas crédibles.
Des experts indépendants affirment que les déchets sont contaminés par de grandes quantités de substances radioactives de très longue durée. Ils doivent être tenus à l’écart de la biosphère jusqu’à ce qu’ils cessent d’être radioactifs, dans plusieurs milliers d’années.
Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique, les déchets produits dans les installations de recherche ont généralement une radioactivité de niveau « intermédiaire » et doivent être stockés sous terre, à des dizaines de mètres ou plus sous la surface.
La décharge de déchets radioactifs se trouve sur un territoire algonquin non cédé. Les Algonquins Anishinaabe détiennent des droits inhérents (et) ces droits n’ont jamais été cédés à la Couronne ou au gouvernement par traité. La Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones stipule « qu’aucun stockage ou élimination de matières dangereuses ne doit avoir lieu sur les terres ou territoires des peuples autochtones sans leur consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause ». Les Kebaowek, les Algonquins du lac Barriere et les Kitigan Zibi Anishinabeg ont déclaré à la CCSN qu’elles ne consentent pas à ce que l’IGDPS soit construite sur leur territoire.
Il est important de noter que le consortium continue d’importer des déchets nucléaires commerciaux et fédéraux à Chalk River pour les placer dans l’IGDPS. Ces transferts ont lieu malgré une demande expresse de la Ville d’Ottawa d’arrêter les importations de déchets radioactifs dans la vallée de l’Outaouais.
Il est urgent que le gouvernement canadien ordonne d’arrêter le projet d’IGDPS et de respecter les droits inhérents du peuple algonquin.
– Éric Notebaert, MD, Association canadienne des médecins pour l’environnement
– Eva Schacherl, Le conseil des canadiens, Ottawa
– Ginette Charbonneau, Ralliement contre la pollution radioactive
– Gordon Edwards, PhD, Le regroupement pour la surveillance du nucléaire
– Johanna Echlin, Old Fort William [Quebec] Cottagers’ Association
– Lynn Jones, Concerned Citizens of Renfrew County and Area