Le développement agricole passe aussi par l’accroissement et la diversification des activités agricoles

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Le Pontiac, terre agricole par excellence, regorge de possibilités.                          (André Macron)

André Macron



Le Pontiac, terre agricole par excellence, regorge de possibilités.                          (André Macron)

André Macron

CAMPBELL’S BAY, le 29 mai 2014 –          «  On retrouve plus de 80 % des fermes et la grande majorité des sols à bon potentiel agricole dans la plaine de la rivière des Outaouais »,  déclare Monsieur Jean-Jacques Simard, agronome et consultant en aménagement et développement du          territoire agricole auprès de la CDE et de la MRC de Pontiac.
Le 29 mai dernier avait lieu, au centre récréatif de Campbell’s Bay, dans le cadre du forum des municipalités, la réunion de présentation et de consultation sur le plan de développement de la zone agricole dans le Pontiac (PDZA). Une trentaine de      personnes découvraient ainsi les grands enjeux du Pontiac en matière d’agriculture.
Insistant sur les principes d’innovation, de promotion et d’attraction, Messieurs Pierre Duchesne, aménagiste de la MRC de Pontiac, et Jérémie Duchesne, commissaire au développement rural et agroalimentaire de la CDE de Pontiac, présentaient les     tenants et les aboutissants de l’implantation d’un PDZA sur le territoire de la MRC de Pontiac. Rappelons que le PDZA vise à mettre en valeur la zone agricole d’une municipalité régionale de comté (MRC) en favorisant le développement durable des activités agricoles. Pour le Pontiac,                  ce développement durable passe nécessairement par l’accroissement et la diversification des activités agricoles et complémentaires comme l’agrotourisme et la           transformation à la ferme.
Présent lors de la réunion, le maire de la municipalité de Bolton-Ouest située sur le territoire de la MRC de Brome-Missisquoi en Montérégie, qui compte une population de 57 638 habitants sur une superficie de 1651 km2, Donald Badger, démontrait comment sa région, l’une des premières à avoir implanté un PDZA, en avait grandement bénéficié. Depuis l’implantation du plan, une vingtaine de vignobles, des         productions de petits fruits et beaucoup d’autres nouvelles petites productions ont vu le jour. Non seulement le projet d’un point de vue agricole est une réussite, mais d’un point de vue touristique également puisque la région attire maintenant plus de visiteurs.
Monsieur Raymond Durocher, préfet de la MRC de Pontiac, entend bien s’engager sur la même voie de développement que la MRC de Brome-Missisquoi. « Les défis sont nombreux pour la relève et si nous
ne le faisons pas maintenant, nous                  manquerons le bateau. Si nous ne               parvenons pas à relever les défis du secteur agricole, notamment par l’accroissement et la diversification des activités agricoles et complémentaires, nous devrons faire face à une nouvelle crise. Non seulement il faut l’éviter, mais aussi nous devons soutenir le secteur agricole pontissois qui offre un tel potentiel de développement. Si 30 hectares semblent limités pour certaines productions, c’est énorme pour d’autres qui ne demandent qu’à se développer », déclare M. Durocher, ajoutant qu’il faut une          certaine flexibilité pour maintenir la bonne santé des régions.
Sur les tables, à l’entrée du centre récréatif, étaient exposées de nombreuses cartes : cartes représentant le potentiel   agricole des sols et les différentes productions agricoles dans le Pontiac, les dénombrant qu’elles soient ou non enregistrées auprès du MAPAQ. Une autre carte identifiait des lots vacants situés en zone agricole (zone verte) sur lesquels il serait éventuellement possible de construire de nouvelles résidences. Des lots vacants sont enclavés dans des îlots déstructurés de la zone       agricole, tels que définis dans le schéma d’aménagement et de développement de la MRC de Pontiac, et d’autres ont une superficie de dix hectares et plus situés dans les milieux agricoles viables et forestiers de la zone agricole. L’implantation de nouvelles       résidences sur ces lots vacants pourraient se faire en lien avec un projet agricole dans le cadre de la mise en œuvre du PDZA. Au total, il y aurait une possibilité de 400 à 500 lots qui pourraient être construits à des fins résidentielles en zone agricole avec l’autorisation de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ).
En 2012, la MRC a caractérisé son        territoire agricole afin d’établir un portrait de la situation de l’agriculture dans le Pontiac. En 2013, elle a soumis à la CPTAQ une demande à portée collective en vertu de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles, afin de déterminer dans quelles et à quelles conditions de    nouvelles utilisations à des fins résidentielles pourraient être implantées en zone          agricole.
La MRC attend toujours la décision de la CPTAQ à la suite de la négociation avec cette dernière, l’UPA et les municipalités           concernées. La caractérisation du territoire agricole et la demande à portée         collective font partie d’un processus de planification de la zone agricole au service du développement de l’agriculture dans le Pontiac.
« D’autres régions ont déjà implanté le PDZA et commencé à en voir les effets positifs. Le Pontiac ne devrait pas être en reste d’autant plus que nous avons des partenaires qui nous permettraient de le mettre en place.
Le PDZA fait partie de la solution pour ouvrir des frontières et pour favoriser l’accroissement et la diversification des activités agricoles et complémentaires, tout en respectant les      productions déjà établies. C’est une valeur ajoutée pour la région qui pourrait peut-être même y ramener certains services aujourd’hui disparus », déclarait Monsieur Rémi Bertrand, directeur général de la MRC de Pontiac.
« La population augmente mondialement. La demande alimentaire est croissante. Il y a de la place pour chacun dans le développement agricole et nous avons, dans le Pontiac, un énorme potentiel à exploiter », concluait alors M. Bertrand.