Allyson Beauregard
CAMPBELL’S BAY – Lors de la réunion mensuelle du Conseil des maires de la MRC de Pontiac, le 19 juin dernier, plus de 50 citoyens ont exprimé leur point de vue sur une proposition controversée : permettre aux VTT d’utiliser le PPJ.
Allyson Beauregard
CAMPBELL’S BAY – Lors de la réunion mensuelle du Conseil des maires de la MRC de Pontiac, le 19 juin dernier, plus de 50 citoyens ont exprimé leur point de vue sur une proposition controversée : permettre aux VTT d’utiliser le PPJ.
En avril, la MRC a formé un « comité multi-usages » pour étudier la possibilité d’autoriser les quads sur le sentier, en plus des cyclistes et des piétons durant l’été. Un comité semblable avait été dissous en 2016 après avoir manqué à son mandat. En mai, les groupes d’utilisateurs locaux, soit Green PPJ Verte et Les Ami(es) du Cycloparc PPJ, ont demandé un siège à ce comité, ce qui leur a été refusé par la Préfète Jane Toller.
Deux citoyens ont été autorisés à prendre la parole, le 19 juin : Mike Hodgins de Shawville, qui a perdu la vue dans un accident de travail et qui utilise
le PPJ plusieurs fois par jour avec son chien-guide, et Maurice Lamarche, copropriétaire du camping Base Macrocarpa sur la piste à Davidson
Les deux hommes ont exprimé des inquiétudes au sujet de la sécurité sur le
sentier une fois que les VTT pourraient y circuler. M. Lamarche estime que la circulation de quads sur le sentier nuira à son entreprise en lui causant des pertes qui pourraient l’obliger à fermer ses portes. Il a dit que plusieurs propriétaires, dont lui-même avec son terrain de camping, pourraient réclamer des compensations pour la perte de valeur de leurs propriétés.
M. Lamarche a lu une lettre du propriétaire de l’Art Brûlant de Shawville qui rapporte que les cyclistes représentent un appui important pour son entreprise et d’autres commerces locaux.
Yves Martineau, vice-président du Club Quad du Pontiac, a déclaré que les VTT sont un énorme moteur économique en attirant les touristes, citant l’exemple de Maniwaki. Martineau a dit que le Club ne s’intéresse pas à la section de Shawville « pour l’instant » et que la réduction des limites de vitesse et des obstacles à la vitesse améliorera la sécurité. Le club ne peut pas contrôler les actions de tous les membres, a-t-il averti. Pat Gravelle, président du Club Quad de l’Outaouais, a fait écho à ce message. « Les amateurs de VTT ne sont pas des monstres, a-t-il dit, en insistant sur les retombées économiques.
Natalie Swanson, de Clarendon, a souligné que le Québec interdit aux cyclistes, aux piétons et aux VTT de circuler sur la même piste, pour des raisons de sécurité. Elle ajoute que le financement de la Route Verte sera retiré si les véhicules motorisés utilisent le PPJ (environ 120 000 $ par année).
Dominique Bomans a remis en cause la neutralité du « comité multi-usages », puisque 3 des 5 membres ont déjà déclaré leur soutien aux VTT sur le sentier. Le maire Beauregard (Campbell’s Bay) a répondu que le comité est formé des membres qui se sont portés volontaires. La mairesse Larivière (Litchfield) a ajouté que les recommandations du comité doivent encore être acceptées par l’ensemble du conseil.
Paul Shea a noté que ce conflit public effraie les touristes. Il a conseillé aux deux groupes de travailler ensemble. Il a ajouté qu’il a été heurté par un VTT sur un autre sentier et a évité de justesse d’être frappé par un autre VTT qui empruntait illégalement le PPJ, l’été dernier.
La Préfète Jane Toller a ajouté que l’extension du réseau de VTT relève du développement touristique et économique. « Nous avons fait beaucoup d’efforts l’an dernier, mais nous avons rencontré un obstacle lorsque la route 148 n’a pas pu être utilisée pour relier les municipalités », a-t-elle déclaré au Journal en avril.
Une nouvelle résolution a été adoptée
Le conseil a résolu de demander un avis juridique sur les risques liés à la conversion d’une partie du PPJ en sentier multi-usages ou à l’usage exclusif des VTT, sur les coûts en assurance et responsabilités, sur le financement de la Route verte et les autres implications financières. Selon Mme Toller, la polyvalence sera d’abord explorée et on ne considérera l’utilisation exclusive des VTT que s’il y a trop d’obstacles.
Officieusement, il semble que la piste entre Wyman (Bristol) et Litchfield pourrait rester inchangée, tandis qu’elle deviendrait, de Campbell’s Bay à Waltham, un sentier multi-usages ou à l’usage exclusif des VTT.
Le comité des usagers du sentier est surpris
« Il est choquant d’entendre qu’après une seule réunion, le comité « multi-usages » considère l’option d’un usage exclusif de la PPJ par les VTT », a déclaré le porte-parole de Green-PPJ-Verte, Remo Pasteris, de Bristol. « Il y a quelque chose qui ne va pas avec ce comité : pas de participation du public, pas
de considération pour les utilisateurs actuels; pas de contact avec Vélo-Québec, malgré nos demandes en ce sens. Il semble que l’ordre du jour de ce comité est de mettre les VTT sur les sentiers, sans égard à la sécurité ou aux pertes commerciales. »
M. Pasteris a ajouté : « Le Québec n’a pas de réseau de sentiers à usages multiples. D’autres MRC encouragent le cyclisme, créent de nouveaux sentiers de VTT et appuient de nombreuses autres activités; elles réalisent que la diversité est la clé du succès touristique. Le Pontiac est la seule MRC à envisager l’élimination d’une piste cyclable qui fait partie de la Route verte. La conversion du PPJ en sentier de VTT ne sera pas la solution miracle pour le développement économique de la MRC. Espérons que suffisamment de maires prennent conscience de ces faits et qu’ils mettent enfin un terme à cette discussion. Ce dont nous avons besoin, c’est de promouvoir et de soutenir le PPJ et de trouver une autre solution pour étendre le réseau de VTT vers Waltham. Nous serions ainsi résolument tournés vers l’avenir. »
Le Club Quad du Pontiac a refusé de commenter l’affaire.
Vélo Québec ajoute une voix provinciale
Le 19 juin dernier, Vélo Québec s’opposait, au nom du gouvernement du Québec, à ce que les pistes cyclables soient transformées en sentiers de quad »… en raison des effets néfastes que cela aurait sur la sécurité des piétons et des cyclistes et sur la surface des sentiers. »