Laurent Robillard-Cardinal
(Tr ADLS)
Le comité du programme des réformes de Québec, présidé par
l’ancienne député libérale Lucienne Robillard, a recommandé la fin du
monopole de la SAQ sur la vente
Laurent Robillard-Cardinal
(Tr ADLS)
Le comité du programme des réformes de Québec, présidé par
l’ancienne député libérale Lucienne Robillard, a recommandé la fin du
monopole de la SAQ sur la vente
d’alcool. Le comité a remis son rapport le 31 août en suggérant une meilleure utilisation des fonds publics ce qui a entraîné une levée de boucliers au sein de la SAQ.
Le rapport montre que la SAQ vend 90 % des spiritueux et du vin et que les 10 % restants sont vendus par les grossistes et les épiceries. La SAQ a répondu que le marché de la bière était dans les mains du privé et représentait
43 % des ventes d’alcool au Québec.
Le comité a fait remarquer que le
modèle québecois ne fonctionnait pas pour des raisons de ventes en ligne, de stratégies du secteur privé et des attentes des consommateurs qui veulent du changement dans le système. Les
consommateurs achètent leurs boissons à l’extérieur de la province ( pour une valeur estimée de 90 millions $) et notamment en Ontario. L’Ontario prévoit libéraliser le commerce du vin dans les commerces de proximité.
Bonne gestion?
Le comité en est venu à la conclusion que la SAQ était mal gérée et que c’est le
résultat de sa situation de monopole et suggère de privatiser partiellement le marché des spiritueux.
La SAQ se défend en disant que l’entreprise
d’état montre des signes de bonne santé financière et a enregistré des gains de
productivité au cours de la dernière décennie. Le profit a doublé en 10 ans et est passé de 546 millions $ en 2005 à 1,034 milliards $ en 2015. Elle ajoute aussi que les profits ne sont pas empochés par des intérêts privés, mais sont utilisés pour en faire bénéficier tous les citoyens.
En 2014-2015, la SAQ
a reversé des dividendes annuels au gouvernement de Québec de plus d’un
milliard. Le revenu de taxe des ces ventes a atteint 601 millions $ en 2014-2015. Cependant le comité pense que la SAQ a atteint
son niveau de dividendes maximum.
Pour défendre son
efficacité, la SAQ fournit l’argument que ses
magasins ont généré une croissance moyenne des ventes de 6.4% entre 2004 et 2014. Elle se classe avec ce chiffre à la 2e place des détaillants canadiens
après Terre-Neuve, avec
le meilleur ratio des
dépenses de fonctionnement rapportées aux ventes nettes. En 2005, il coûtait 25 cents pour générer 1 dollar à la SAQ aujourd’hui il lui coûte 19 cents.
Le comité est en faveur d’une privatisation d’une partie du marché pour
mettre la SAQ en concurrence. La SAQ oppose à cela la privatisation du marché en Alberta dans les années 1990 qui n’a pas fait baisser les prix. Elle fait référence au rapport de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) pour souligner que le prix des spiritueux a augmenté au Québec de 17% entre 1992 et 2014, deux fois moins vite qu’en Alberta. La même tendance s’applique au vin d’après l’étude.
Le gouvernement Couillard n’a pas annoncé ce qu’il allait faire.