La MRC comme un outil

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Lettre adressée par M. Leslie L. Bélair, maire sortant de la municipalité de Mansfield-et-Pontefract, à M. Michael McCrank, préfet de la MRC de Pontiac concernant les réunions et les décisions qui incombent au conseil des maires

 Monsieur,


Lettre adressée par M. Leslie L. Bélair, maire sortant de la municipalité de Mansfield-et-Pontefract, à M. Michael McCrank, préfet de la MRC de Pontiac concernant les réunions et les décisions qui incombent au conseil des maires

 Monsieur,

Cela fait bientôt deux ans que j’exerce mes fonctions comme maire de Mansfield, fonctions durant lesquelles  j’ai assisté et participé à toutes les réunions bimensuelles de la MRC et j’ai tenté de promouvoir et de justifier  les activités et les décisions de la MRC malgré la perception du conseil et des citoyens  à son égard.
J’ai passé la période d’apprentissage, de rôdage et d’adaptation pour ces réunions, en plus de mes expériences  antérieures à d’autres C.A. et  syndicat  et de mon passage comme maire suppléant de 95 à 99. À mon avis , il y a  de sérieuses lacunes sur le mode de fonctionnement de ces réunions  concernant le processus démocratique de prise de décisions au cours des rencontres.
Premièrement, il y a les comités  formés de quelques maires qui se réunissent une fois par mois qui étudient, analysent les dossiers et font des recommandations au conseil des  maires. Mais ces recommandations sont considérées comme décisions finales sans que le conseil des maires puisse amender, voter  pour ou contre une ou  plusieurs de ces décisions. Monsieur,  je suis d’avis que chaque dossier doit être soumis aux autres maires pour acceptation alors qu’actuellement il semble que ce sont les  comités qui font accepter leurs  recommandations.
À mon humble avis, le système actuel devrait faire l’objet d’une révision  en abolissant les comités et en organisant une séance  de travail mensuel de tous les maires , ainsi qu’un conseil des maires mensuel, ce qui permettrait d’alléger l’ordre du jour actuellement  surchargé et de permettre aux maires de participer activement  sans avoir l’impression d’être bousculés.
Actuellement, dans ma municipalité, je dois consacrer de 20 à 35 heures par semaine, en plus de participer à différents comités régionaux et activités en relation avec la position de maire. Je ne peux donc pas raisonnablement participer aux différents comités dont je ne fais « pas » déjà partie, devant avoir une vie familiale et sociale le plus proche possible de celle de la normale des gens.
Vous devez aussi réaliser que nous vivons dans la réalité des  2 solitudes du comté de Pontiac, soit  la barrière linguistique. Même si  je parle et comprends la seconde langue de cette province à 90  %, alors que pour certains autres maires, l’inverse n’est pas évident, cela cause un handicap de part et d’autre et il est parfois difficile de faire valoir les points de vue de chacun. Ça l’est d’autant plus que je ne suis pas un individu  qui s’emporte dans des envolées oratoires  à l’emporte-pièce, mais que je suis plutôt terre à terre, analysant calmement chaque situation afin d’émettre une opinion juste et à l’avantage des contribuables.
Monsieur, mon conseil municipal a été sensibilisé  à mes constatations et je dois réévaluer avec mon conseil notre avenir  au Conseil des Maires. Ceci touche aussi  les dossiers d’étude de fusion  des municipalités, ainsi que Piscine Pontiac, O.M.H.  Régional,    etc.
Monsieur,  ces remarques, constatations et inquiétudes  sont soumises dans un but constructif afin d’améliorer le système, car je ne voudrais  pas que la M.R.C. soit considérée comme un gouvernement  régional  supérieur, mais bien comme un outil, un partenaire  au service des municipalités et non  l’inverse afin d’améliorer  le développement de chacune de  nos municipalités. N’oublions pas  que le gouvernement municipal est  le gouvernement le plus proche du peuple; il ne faudrait donc que la MRC tente de tout centraliser.
Veuillez, Monsieur, accepter mes salutations.

Leslie L. Bélair,
Maire de Mansfield