Je vous l’avoue, si j’avais pu insulter l’un-e de nos éminent-e-s politicien-ne-s, tous partis confondu (ou presque), mais surtout ceux du Parti libéral du Canada, je l’aurais fait et assez méchamment. Je me suis calmé. Mais à peine, parce que chaque fois que je retombe sur le chiffre, j’enrage à nouveau.
40 milliards d’investissements dans l’exploitation des énergies fossiles au Canada en 2023. Comment peut-on laisser faire ça ? Au moment où l’on peine à recruter des infirmières et des enseignants, ou du personnel dans quantité de secteurs. Au moment où il y aurait tant de domaines dans lesquels s’engager et qui créent aussi de l’emploi. Au moment où de plus en plus de gens en arrachent et sont réduits à faire appel aux banques alimentaires ou ne trouvent pas de logement abordable.
D’ailleurs, qui injecte cet argent ? Nos institutions financières, en plaçant notre épargne ? Nos gouvernements, en utilisant nos impôts ? Des compagnies privées ou des particuliers pleins aux as ? Je croyais qu’il n’y avait pas d’argent, que la croissance était en panne ! En tout cas pour les bonnes raisons, visiblement. En ce qui concerne les banques, parlez-en entre quatre yeux à votre conseiller financier : qu’il supprime de votre panier d’actions les investissements juteux sous peine de perdre un-e client-e fidèle. Pour ce qui est du gouvernement, la riposte est claire : arrêtons de voter pour ces pantins de la grosse industrie et des grands intérêts financiers. Tout simplement. Notez bien que Guilbault et Trudeau ont promis d’arrêter toute subvention en 2023, mais pour l’instant, rien ne se passe… Ah, j’oubliais les pleins aux as : mettons un plafond aux salaires comme il existe un plancher ; imposons leurs investissements et patrimoines : s’ils peuvent avoir deux voitures, deux maisons et partir en congé quatre fois l’année, c’est bien assez, non ?
Mon discours parait populiste, anti-élite. Certains rétorqueraient que je fais même partie de cette élite. Et bien non, parce que 1) je ne cherche pas à flatter qui que ce soit dans le sens du poil, je n’y ai aucun intérêt de toute façon 2) mon mode de vie est celui de la classe moyenne, rien de plus, même si mon revenu me permettait des dépenses plus extravagantes. Bref, je n’ai aucun désir ou ambition de richesse, mon compas moral est au bon endroit, rassurez-vous.
Et sur le fond, vous savez que j’ai raison. L’un des nombreux exemples d’hypocrisie et de manque de leadership criant des libéraux, c’est le projet Bay du Nord, porté par le géant Equinor, au large de Terre-neuve. Mise en exploitation déjà prévue en 2028… « Sous réserve de certaines conditions environnementales », nous serine le vert pâle Guilbault, en précisant d’un même souffle que le projet devra être carboneutre d’ici 2050. Tu vérifieras ça depuis ta maison de retraite, Steven ? Et c’est promis, il n’y aura pas d’impacts environnementaux négatifs importants… Ben oui, c’est vrai, le pétrole ne produit pas de GES lorsqu’il sert de combustible ! Selon vous, qui engrangera les bénéfices finalement, nous ou l’entreprise norvégienne ? Et qui paiera pour les dégâts irrémédiables sur l’environnement, pendant et une fois l’exploitation terminée ? L’ordre du jour est clair pourtant, bande de sans-dessein: « Le monde doit abandonner les combustibles fossiles le plus rapidement possible ». Et ceci n’est qu’un exemple parmi d’autres. Vous voyez, je ne me suis même pas énervé.