André Macron
André Macron
CAMPBELL’S BAY, le 9 juillet 2014 – C’est sur une note peu joyeuse pour la foresterie pontissoise que j’écris ce dernier éditorial. Il y a de cela quelques années déjà, j’entamais mon premier gros dossier journalistique sur ce même thème. La roue tourne et les choses ne semblent pas changer tant que ça pour le Pontiac. Je boucle ainsi la boucle d’un travail qui me laisse pour la région une légère amertume teintée d’espoir.
J’ai commencé au Journal du Pontiac en 2008, au cœur de la « première » crise qui frappait le secteur forestier. Impliqué dans l’aménagement forestier à titre de producteur de bois privé, j’étais moi-même touché de plein fouet par les contrecoups. En 2012, c’est la sécheresse qui s’étendait sur les champs pontissois, frappant ainsi durement le milieu de l’agriculture. Une fois de plus, impliqué à titre de producteur agricole privé dans l’élevage de moutons, j’étais moi-même touché de plein fouet par les contrecoups. Me voilà donc des années plus tard sur les bancs universitaires afin de compléter un bac en administration avec option en évaluation immobilière, espérant fortement que ce secteur ne connaisse aucune crise majeure dans les quelques années qui me restent à travailler.
Je n’oublie pas, toutefois, ce qui m’aura attiré dans cette région : un potentiel forestier et agricole impressionnant qu’un simple coup d’œil suffit à révéler. Le Pontiac regorge de paysages bucoliques et champêtres qui ne demandent que le coup de pinceaux averti de quelques artistes pour se fixer à jamais dans le patrimoine culturel de la région. Mais bon nombre de fermes sont aujourd’hui au bord de l’abandon, entretenues par des petits couples vieillissant qu’aucune famille ne semble plus vouloir alléger du fardeau et les tableaux, si beaux soient-ils du Pontiac, sont aujourd’hui aussi nostalgiques que ceux qui les peignent encore.
Si je crois encore en la foresterie, en l’agriculture et au tourisme brandi ces dernières années comme le saint sauveur de toute la région, je ne crois certes plus à l’exclusivité de l’un sur l’autre, mais à l’union de ces différentes forces. Au cœur de bon nombre d’argumentaires, notre distance d’avec la ville est à la fois l’inconvénient avec lequel il nous faut encore vivre et l’atout qu’il nous faut vendre à la jeunesse qui ne demande souvent qu’à revenir ici.
Le Pontiac est une région magnifique qui n’a rien à envier à d’autres régions plus animées. Mais les défis sont grands et peuvent paraître insurmontables parfois, au regard des conflits qui semblent ne jamais vouloir finir. Que l’on soit anglophone ou francophone, pro agriculture, pro foresterie ou pro tourisme, c’est à la jeunesse qu’il nous faut dorénavant confier notre avenir et c’est encore pour la jeunesse qu’il nous faut travailler ensemble à construire cet avenir.
Aujourd’hui, je boucle la boucle d’un travail qui me laisse pour la région beaucoup d’espoir teinté d’une légère amertume. J’espère encore que les choses puissent vraiment changer !!! Il en va de l’avenir de toute une région… et de celui de nos enfants.