Allyson Beauregard
Allyson Beauregard
CAMPBELL’S BAY – Joe Kowalski, propriétaire de Wilderness Tours en Ontario, a tenu une consultation publique le 30 octobre à la salle communautaire de Campbell’s Bay pour expliquer sa vision de la création d’un parc national du Québec dans le secteur du Rocher Fendu, à l’Ile-du-Grand Calumet, pour répondre aux questions et obtenir l’appui du public. Sa proposition a déjà été approuvée à l’unanimité par le conseil de l’Île, la MRC de Pontiac, le conseil du comté de Renfrew, le canton de Whitewater et la Chambre de commerce de Pontiac.
M. Kowalski a souligné que son plan ne représente que sa vision et pourrait changer maintenant qu’un comité spécial, comprenant des membres de la MRC de Pontiac, a été créé pour le projet. Il estime que le parc pourrait attirer un million de visiteurs par an et constituer un « catalyseur » pour le développement résidentiel, entraînant une augmentation de la population et un développement économique important.
Il avait présenté cette idée pour la première fois en 1989 à Bryson, mais le soutien n’avait pas été suffisant. Cependant, il a continué à acheter les terrains
nécessaires au projet autour du Rocher Fendu, des deux côtés de la rivière.
« Quatre décennies après le début du rafting au Rocher Fendu, il reste encore peu d’emplois tout au long de l’année et aucun tourisme important en dehors de la
saison estivale », a souligné M. Kowalski, rappelant que les sports de pagaie ne sont pas la solution. Le secteur du Rocher Fendu, qui compte plus de 100 îles, n’est accessible que par radeau, canoë ou kayak et est difficile d’accès. « Ces îles vierges comptent des rapides, des cascades, des plages et des criques qui fourmillent d’animaux sauvages. Le seul obstacle pour atteindre un plein potentiel touristique est l’accès aux îles durant toute l’année. Le statut de parc national est la seule solution », a-t-il ajouté.
Le design du parc
Le promoteur Kowalski a souligné que la région du Rocher Fendu doit être préservée et appréciée des personnes quelles que soient leurs capacités physiques. Des ponts fourniront un accès aux différentes îles du Québec et de l’Ontario et seront construits selon une norme de motoneige pour pouvoir accéder à ce marché. Le parc bénéficiera des investissements, de la gestion et du marketing de la SEPAQ.
Au départ, le seul accès sera de l’Ontario, car c’est le seul accès facile et l’autoroute à quatre voies (la 417) est située à quelques minutes de route du parc. Cela contribuera à attirer le quatrième marché en importance en Amérique du Nord – le Grand Toronto / Golden Horseshoe. “Le plus difficile pour toute entreprise est l’accès. Un accès facile depuis l’Ontario est essentiel pour attirer l’énorme marché des circuits en autobus », a déclaré M. Kowalski, qui a précisé que les revenus permettraient à terme de construire des routes et d’améliorer l’Île-du-Grand-Calumet, et se traduirait par une régularité du nombre de visiteurs dans les deux provinces.
Le parc devrait coûter environ 5 millions de dollars à établir pour les sentiers, les toilettes, les passerelles, la signalisation et sept ponts, financés par des commandites, des contributions, des concessions et des collectes de fonds. « Si l’argent n’est pas disponible, je suis convaincu que nous pourrons
trouver un moyen de le trouver », a déclaré M. Kowalski, qui a précisé que les frais d’accès couvriraient les coûts de fonctionnement. La SEPAQ, l’exploitante des parcs nature du Québec, facture des frais d’accès de 8,60 $ par jour pour les adultes; 100 000 visiteurs généreraient des revenus annuels de 860 000 dollars et un million de visiteurs, 8,6 millions de dollars.
M. Kowalski a souligné que les deux provinces en bénéficieraient également, en promettant que Wilderness Tours (WT) ne développera pas ses propriétés en Ontario. « WT garantit un développement maximal sur l’Île, soit en développant notre propre terrain, soit en le mettantà la disposition des développeurs. Il n’y aura pas de nouveau développement sur les terres de WT en Ontario », a-t-il précisé.
Selon M.Kowalski, l’Île-du-Grand-Calumet et la MRC de Pontiac recevront chacune une part des revenus de stationnement des deux côtés de la rivière, ainsi que des ventes de « Passe Plus », une combinaison de stationnement et de frais d’entrée. WT recevra également une part, de même que la SEPAQ.
« La MRC de Pontiac, le comté de Renfrew, l’Île et la région de Whitewater doivent tous collaborer pour que cela se produise », a ajouté le promoteur.
Accès public
Irène Nadeau, ancienne mairesse de l’Île-du-Grand-Calumet, s’est dit heureuse de voir un projet visant à développer une partie des « paradis inexplorés » du Pontiac,
indiquant que tout le monde serait gagnant.
Paul Sevcik d’Equinox Adventures, une entreprise de rafting torontoise qui opérait autrefois dans le Pontiac, a rappelé que le tourisme estival « ne suffit pas à garder les gens ici » et que la création d’un parc national permettrait à tout le monde de découvrir un site unique dans le monde.
Le Dr John Wooton a averti que la création d’un parc implique généralement certaines expropriations. « Cela pourrait nécessiter des compromis en cours de route », a-t-il ajouté.
L’un des aspects critiqués du projet n’est pas le parc, mais ses ponts; certains pensent qu’ils ne devraient pas relier la région à l’Ontario, alors que certains pagayeurs ne veulent pas qu’ils détruisent le paysage naturel de la région et en améliorent l’accès. « Tout le monde a le droit d’accéder à la nature », a souligné M Kowalski. « Les ponts ne vont pas interférer avec ma pagaie », a noté M Sevcik.
Un participant a demandé
si des études d’impact sur l’environnement avaient été réalisées. Kim Lesage, ingénieure de la MRC Pontiac et membre du comité spécial, a répondu que personne ne l’avait fait puisque le projet n’en était qu’à ses débuts, mais qu’il le sera certainement à l’avenir.
La prochaine étape consistera pour le comité à rencontrer le député de Pontiac, André Fortin, et le député, Will Amos, afin de lancer le processus de réalisation de ce projet.(Tr: LT)