« Je me suis fait traiter de voleuse, de menteuse et on m’a crié après » – Irène Nadeau

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François Carrier


François Carrier

ILE-DU-GRAND-CALUMET – Le 8 juin dernier, la mairesse de l’Île-du-Grand-Calumet Irène Nadeau remettait sa démission. Quelques semaines plus tard, c’était au tour du directeur général Jacques Mantha, en poste depuis 1988 de quitter ses fonctions. Les plus récents événements dans cette municipalité
« piquent la curiosité ». J’ai tenté de m’entretenir avec Irène Nadeau et elle a finalement accepté après sa démission officielle.
« Comme je l’ai écrit dans ma lettre de démission, je vais toujours remercier
les électeurs de l’Île-du-Grand-Calumet de m’avoir élu, j’ai beaucoup appris. Je tiens maintenant à passer à autre chose », explique Mme Nadeau.
« Je me réveille avec ça et je me couche le soir avec ce qui s’est passé », dit Irène Nadeau très émotive. 
«  Il m’est impossible de continuer d’être la première responsable de la municipalité après avoir découvert la mauvaise gérance et administration qui se perpétuent. Un arrérage de taxes depuis 2001 pour certains citoyen(nes) au montant de plus de 99,000 $  plus intérêts est inconcevable » – extrait de la lettre de démission d’Irène Nadeau.
Les nombreux comptes de taxe impayés semblent avoir été un des éléments déclencheurs de sa décision. Mais ce n’est pas la seule raison. Elle dit n’avoir reçu aucun support de la part des membres de son conseil, sauf du maire suppléant Jean-Louis Corriveau. « Je me suis fait traiter de voleuse, de menteuse et on m’a crié après à plusieurs reprises par un conseiller et par le directeur. Ce qui me vient en tête pour décrire ce que j’ai subi, c’est que j’ai été victime de la haine de
certaines personnes ».
Durant la conversation, elle qualifie l’état de
l’administration de pitoyable. «Il n’y avait aucun cahier de résolutions, des documents étaient manquants, aucun plan de travail, etc. ». C’est lorsqu’elle a vu la liste des propriétés à vendre par les autres municipalités pour taxes impayées qu’elle a décidé de s’y intéresser. « J’ai voulu savoir où on en était et je venais d’ouvrir une boîte de Pandore », dit-elle.
Le conflit avec la direction s’est envenimé concernant les montants impayés de comptes de taxes.
« Lorsque je l’ai confronté, il m’a crié après et m’a manqué de respect », affirme Irène Nadeau. À la suite de cet événement, elle dit s’être tournée
vers son conseil mais n’avoir pas obtenu l’appui escompté.
 « Difficile de travailler sans le support et la haine que je ressens à mon égard de la part des membres du conseil (sauf mon pro-maire) depuis le début de mon mandat » – extrait de la lettre d’Irène Nadeau Irène Nadeau explique ne jamais s’être sentie acceptée. «  Ne pas venir de l’Île ne m’a sûrement pas aidé », dit-elle. Même chose du côté du ministère des Affaires municipales qui, à son avis, n’a pas voulu agir. «  J’ai été déçu eque le Ministère n’a pas voulu s’impliquer ».
Irène Nadeau croit que des changements sont nécessaires. « Les directeurs peuvent en mener large au sein d’une municipalité et on n’est probablement pas la seule. Je crois que l’Île-du-Grand-Calumet est mûre pour des changements au sein de son conseil », affirme-t-elle.
Pour sa part, le maire suppléant Jean-Louis Corriveau m’a affirmé que l’ambiance au sein du conseil est bonne et qu’il réfléchit à savoir s’il déposera sa candidature pour devenir maire.
« Vous savez, mon objectif était de rendre cette île accessible aux touristes, je crois qu’il y a quelque chose à faire », affirme MmeNadeau. Elle dit vouloir assister à la prochaine rencontre du conseil municipal, mais cette fois comme simple citoyenne.