Le gouvernement du Québec a annoncé le 6 mars la mise sur pied d’un Groupe
Le gouvernement du Québec a annoncé le 6 mars la mise sur pied d’un Groupe
tactique d’intervention économique pour aider l’économie du Pontiac. Est-ce une stratégie électorale pour nous faire oublier les déboires avec le CISSSO et les coupures en éducation et dans les CPE? Peut-être. Néanmoins, nous pouvons tout de même prêter de bonnes intentions au gouvernement. Être optimiste n’a jamais tué personne.
On nous dit qu’il y aurait donc peut-être de la lumière au bout du tunnel. Or, cette lumière, c’est aussi l’occasion de tracer un chemin nouveau, de prendre une direction qui ne ressemblerait ni au passé du Pontiac, ni au présent d’autres régions. Je m’explique.
L’histoire de notre région a prouvé au moins une chose: à long terme, nous ne pouvons baser notre économie ni sur une mono-industrie (par exemple, l’industrie du bois), ni sur le secteur primaire (par exemple, les scieries, les mines). Bien
entendu, ces secteurs d’activité peuvent, et doivent faire partie de notre économie. Mais ils ne peuvent se présenter comme sauveurs, comme seule fondation de notre équilibre.
Pour revitaliser notre économie, il faudra oser innover. Créer des coopératives, se partir en affaires, travailler ensemble, acheter local, manger local, embaucher local! Il faudra croire en nos jeunes et les encourager à croire en eux, en leurs
capacités, en leur créativité. L’avenir de notre région n’est pas dans les bureaux d’une grosse compagnie qui attend qu’on se mette à genoux pour qu’elle vienne
s’installer dans le Pontiac. L’avenir de notre région, il est dans nos écoles primaires et secondaires, il est dans nos parcs et dans nos maisons des jeunes, il est peut-être assis dans votre salon en ce moment même. L’avenir de notre région, ce sont ces jeunes qui ont tant à nous offrir, si on leur donne l’occasion et les moyens de le faire. Je sais de quoi je parle: en tant qu’enseignante au secondaire, je passe mes journées avec ces jeunes sensibles, brillants, et inspirants, pour lesquels j’espère un avenir lumineux.
Une région riche, ce n’est pas une région où on construit un Tim Hortons. Une région riche, c’est une région où se multiplient les petits cafés indépendants dont des Pontissois et des Pontissoises sont propriétaires. Le Café 349 à Shawville, le Café du Village à Fort-Coulonge, Karl’s Bakery à Chapeau, La Jonction à Campbell’s Bay… Des compagnies dont tous les profits restent ici, dans notre région, au lieu d’aller remplir les poches d’une méga-compagnie multimilliardaire dont les propriétaires sont en majorité brésiliens et américains.
J’adore les Ice Capp! Mais savez-vous ce que j’aime encore plus? Une région qui se serre les coudes, une région fière de ses entreprises locales, une région dont la
croissance sera faite pour et par les Pontissois et Pontissoises. Et cette région, ce n’est pas Tim Hortons, McDonalds ou Wal-Mart qui va la construire. C’est vous, moi, votre voisin, vos enfants et leurs enfants; c’est nous.
Suzanne Vallières-Nollet
MANSFIELD