Enfouissement de l’amiante – Le Centre de tri attend l’approbation d’un lieu d’enfouissement “technique”

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Allyson Beauregard
 

Allyson Beauregard
 
LITCHFIELD – En octobre dernier, le ministère provincial de l’Environnement a infligé une amende de plus de 40 000 dollars au Centre de tri Pontiac, situé dans le parc industriel, pour quatre infractions de non-conformité relevées de 2013 à 2015 : bardeaux d’asphalte entreposés à l’extérieur, surfaces de triage non
imperméabilisées, bois et métal entreposés en dehors des surfaces asphaltées
spécifiées et absence de mesures appropriées pour assurer l’entreposage, la transformation et l’élimination des matériaux dans les zones autorisées.
Selon Sophie Gauthier, porte-parole du ministère de l’Environnement, l’entreprise a reçu 10 avis de non-conformité depuis 2013. Lors de la dernière inspection en octobre 2018, la quantité de matériaux stockés en dehors des zones autorisées avait augmenté (elle est estimée à plus de 650 tonnes) et des dalles de béton doivent encore être installés.
« Certains travaux ont été effectués. Nous ne sommes toujours pas parfaits, mais nous y travaillons », a déclaré Gerry Philippe, directeur des opérations du Centre de tri, soulignant que les amendes ne mettaient pas en danger l’avenir du centre.
L’entreprise dispose actuellement de deux certificats d’autorisation – l’un pour l’exploitation du centre de tri et l’autre pour le traitement de l’amiante – mais elle en a demandé un troisième afin d’ouvrir un « lieu d’enfouissement technique » sur la propriété qu’elle possède en face de l’usine actuelle. Certains déchets de construction et l’amiante ne pouvant pas être réutilisés ou recyclés (qui sont généralement acheminés vers le site d’enfouissement de Lachute) y seront éliminés.
Le Centre de tri emploie actuellement environ 25 personnes, mais M. Philippe estime que ce nombre doublera si le site d’enfouissement est approuvé. Une réponse est attendue dans les prochaines semaines.
A l’avenir, a-t-il déclaré, l’opération pourrait être étendue pour accepter les ordures ménagères, ce qui réduirait les coûts et les impacts environnementaux liés au transport de celles-ci sur plus de 200 km jusqu’à Lachute.
Bien que la majorité des déchets continuent à être réutilisés ou recyclés, entre 18 et 20 cellules seront créées au lieu d’enfouissement, dont M. Philippe estime la vie utile de 15 à 20 ans.
« La propriété sera divisée en une série de cellules où des excavations seront
réalisées et les matériaux recouverts de terre. Quand une cellule sera pleine, nous allons passer à la suivante », a expliqué M. Philippe, soulignant que chaque
cellule sera protégée par un système de membranes synthétiques pour empêcher le lessivage et qu’un contrôle quotidien et des rapports fréquents au Ministère seront nécessaires.
L’amiante nécessite des précautions supplémentaires : il doit être recouvert chaque jour d’une couche de terre pour empêcher des particules de s’échapper dans l’air. M. Philippe explique que la majeure partie de l’amiante reçue au Centre provient d’Amor Construction, où il est également directeur des opérations. L’amiante est présentement stocké dans des zones couvertes et placé dans deux épaisseurs de sacs spécialisés, a-t-il affirmé.
Selon M. Philippe, cette troisième autorisation, qualifiée de « pierre angulaire »
de l’opération du centre de tri, créera « un tout autre contexte » pour l’entreprise et l’aidera à se conformer aux normes et réglementations du Ministère.
En plus de pouvoir enlever et éliminer la « montagne » de débris sur le site, les revenus supplémentaires générés par le site d’enfouissement serviront à financer l’installation des dalles de béton et toute autre mise à niveau requise par le Ministère. « Nous avons besoin des revenus de ce site d’enfouissement, car il faut gagner de l’argent pour pouvoir en dépenser », a-t-il déclaré.
Fondé en janvier 2011, le Centre de tri est spécialisé dans « le tri, le traitement, le recyclage et la valorisation des matériaux de construction, de rénovation et de démolition secs, non autorisés dans les ordures ménagères », pour leur
utilisation dans des marchés où ils peuvent être recyclés et réutilisés. Le matériel provient de l’intérieur et de l’extérieur du Pontiac et des frais sont collectés pour son traitement.              (Tr. LT)