Disparition de la CRÉO annoncée

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Arnaud de la Salle

Le gouvernement du Québec abandonne les régions et demande aux municipalités de suppléer à son désengagement

Arnaud de la Salle

Le gouvernement du Québec abandonne les régions et demande aux municipalités de suppléer à son désengagement
 Le Réseau des CRÉ du Québec déplore que le moyen drastique choisi par le gouvernement, soit de démanteler les structures, pour atteindre ses objectifs financiers et cela, sans prendre en compte    la réalité qui touche les régions et la place que ces organisations occupent depuis de nombreuses années dans le développement régional.
Aux dires de Philippe Couillard lui-même, « la démonstration d’un besoin ne signifie pas automatiquement l’engagement de l’État ». Devons-nous comprendre que pour lui, le développement social et économique des régions n’est pas un besoin          prioritaire aux yeux du gouvernement ? La question se pose, car en optant pour l’abolition des       conférences régionales des élus (CRÉ), le gouvernement du Québec choisit, du coup, de refiler aux municipalités la responsabilité de répondre aux défis du développement régional. Il leur demande d’offrir aux citoyens les mêmes services et cela, en leur transférant seulement 50 % des fonds actuels.
Le Réseau des           conférences régionales des élus du Québec (RCRÉQ) doute qu’il y ait assez de ressources financières allouées à chacune des municipalités régionales de comté (MRC) pour assumer tous les mandats coordonnés actuellement par les CRÉ. « Les municipalités devront inévitablement faire des choix   déchirants. Nous ne       pouvons gérer, développer l’économie et faire de la concertation régionale par la “pensée magique”, cela est impossible sans le    soutien financier requis et l’expertise en ressources humaines », mentionne le président de la CRÉ de la Chaudière-Appalaches, M. Maurice Sénécal.
Les conférences régionales des élus (CRÉ) agissent à titre d’inter  locuteurs privilégiés du gouvernement en matière de développement régional pour le territoire ou       la communauté qu’elles représentent.  Le besoin d’une instance régionale de concertation est tel que plusieurs régions du Québec sont en ce moment à leur table à dessin pour recréer leur espace de dialogue, un lieu qui regroupe à la fois les élus et les acteurs        socio-économiques de leur milieu respectif. Défaire pour refaire!      
« Tout est une question de temps et de respect. Le ministre n’a pas consulté et encore moins laissé le soin aux régions de décider de leur propre sort, de dessiner leur nouveau modèle de gouvernance régionale, adapté à leurs particularités et avec les moyens dont elle dispose pour le faire. Il a plutôt décidé à notre place et a choisi la voie de la simplicité:  la coupe à blanc »,
ajoute M. Sénécal.
 Le RCREQ se joint aux partenaires œuvrant au développement des communautés pour rappeler au gouvernement que la définition d’une vision demande de la concertation, de la planification et de la cohérence. La mobilisation régionale
contribue à l’émergence de projets et à
l’essor des régions et de leur personnalité.