Crise imminente des soins de santé en Outaouais
Tashi Farmilo
OUTAOUAIS – Le système de santé de la région de l’Outaouais est au bord de l’effondrement, ce qui a suscité des appels urgents de la part des fonctionnaires fédéraux et provinciaux pour une intervention immédiate. Le député de Gatineau Steven MacKinnon a exprimé de graves préoccupations au sujet d’une « implosion » imminente des services de santé, craignant que cela n’entraîne des décès évitables et une réduction drastique des soins essentiels.
Le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO) a esquissé un plan d’urgence pour gérer les pénuries de personnel prévues cet été. Le Droit, le journal
francophone d’Ottawa et de l’Outaouais, a obtenu les détails du plan, ce qui
pourrait entraîner la fermeture de quatre salles d’opération sur cinq dans la région, seul l’Hôpital de Hull demeurant pleinement opérationnel. En plus de cela, le service de radiologie de l’Hôpital de Gatineau pourrait fermer ses portes, ce qui dictait le transfert de services essentiels, y compris l’accouchement, les soins intensifs et la pédiatrie, à Hull.
Le Dr Peter Bonneville, chef du conseil médical du CISSSO, a qualifié la situation de sans précédent. « Je n’aurais jamais imaginé que nous aurions à envisager des mesures aussi drastiques au Québec », a-t-il déclaré. Le Dr Marc Bilodeau, président et chef de la
direction du CISSSO, a confirmé que le réseau de la santé est précairement équilibré, même une seule absence imprévue du personnel pouvant perturber les services.
Sur la Colline du Parlement, l’appel urgent à l’action du député MacKinnon a souligné la situation désastreuse, exhortant les plus hauts niveaux de gouvernement à intervenir. « Les résidents de l’Outaouais sont terrifiés », a déclaré M. MacKinnon, ajoutant qu’aucun gouvernement ne devrait accepter ces conditions.
Les représentants provinciaux ont réagi rapidement. Mathieu Lacombe, le ministre responsable de l’Outaouais, a critiqué les propos de MacKinnon comme étant irresponsables et a exhorté le gouvernement fédéral à augmenter le financement des soins de santé plutôt que d’inciter à la peur. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a reconnu la gravité de la situation et s’est engagé à trouver des solutions novatrices.
Lors d’une conférence de presse, le Dr Bilodeau a souligné que le plan d’urgence est un « filet de sécurité » et a exprimé l’espoir qu’il ne serait pas nécessaire. Il a souligné l’importance de permettre aux travailleurs de la santé de prendre leurs vacances méritées
pour prévenir davantage d’épuisement professionnel.
À Québec, le député de Pontiac, André Fortin, s’est dit frustré par l’inaction du gouvernement provincial, qualifiant le plan de « catastrophe annoncée ». Il a exhorté le gouvernement à
prendre des mesures substantielles et rapides pour empêcher la mise en œuvre de plans d’urgence drastiques.
Le ministre Dubé, en réponse à l’Assemblée nationale, a assuré que le gouvernement est très conscient des défis posés par la concurrence avec le système de santé de l’Ontario et qu’il travaille à trouver des solutions pour soutenir la région de l’Outaouais. Toutefois, il n’a pas fourni de mesures spécifiques.
La crise est exacerbée par les efforts de recrutement agressifs du système de santé de l’Ontario, qui ont aggravé les pénuries de personnel en Outaouais.
M. Bilodeau a mentionné les discussions en cours avec les homologues
de l’Ontario pour explorer des ententes de partage des ressources, bien que
le système de l’Ontario soit également mis à rude épreuve.
Avec des notes du Droit.