André Macron
André Macron
« Pourquoi cette rotation-là ? Elle part d’un principe bien simple : chaque individu a de belles compétences de gestionnaire, mais en même temps a ses caractéristiques propres. En gestion, on dit qu’après cinq, six, sept ans, un gestionnaire a généralement apporté les éléments que lui ou elle pouvait apporter dans un établissement », déclarait Harold Sylvain le 28 mars dernier sur les ondes radiophoniques.
Nous apprenions, il y a à peine deux semaines de cela, de la bouche du directeur général de la commission scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais, l’échange qui aura lieu, dès septembre 2014, dans l’équipe de direction des écoles du Pontiac, entre Julie Martin, directrice du secteur primaire pour le Pontiac et Denis Rossignol, directeur de l’école secondaire Sieur-de-Coulonge. La nouvelle, entérinée par les commissaires de la CSHBO, devait faire grand bruit dans le milieu de l’éducation pontissois et déclencher de multiples réactions.
Bien que, dans n’importe quel secteur privé, un changement de direction aussi tardif aurait été questionné, dans le secteur public, on ne peut s’empêcher de se demander ce qui justifie une telle décision. C’est ainsi que bon nombre de rumeurs ou de propos sous-entendus sont avancés parce que personne ne peut ni ne veut se contenter d’un simple changement.
Les écoles francophones du Pontiac doivent faire face à de nombreux défis qui, aujourd’hui, sont plus que jamais scrutés à la loupe. Mais qui s’en souciait hier, à part ceux-là même que l’on pointe du doigt maintenant ? Parce que ce n’est pas d’hier que les rumeurs vont bon train, menant inexorablement, par un travail pernicieux de fond, à la totale désinformation d’une communauté qui se borne à colporter ce qui lui a été dit, sans faire preuve d’aucune distanciation critique.
Il y a pourtant très peu d’années de cela l’école secondaire Sieur-de-Coulonge faisait l’objet d’un superbe et long article dans la prestigieuse revue L’Actualité, vantant notamment les mérites de ce qui se faisait ici. Mais qui l’avait lu à ce moment-là ? Oui, le taux de décrochage dans nos écoles est impressionnant, mais il l’est partout au Québec et ce n’est certes pas pour rien qu’il est devenu la priorité nº 1 dans tous les milieux d’éducation, quels qu’ils soient et où qu’ils soient. Alors que les régions, celle du Pontiac n’étant pas épargnée, se battent avec des taux de chômage symptomatiques d’une véritable crise plus grave, on demande à nos écoles d’endosser le poids de la responsabilité de l’échec de toute une société… auprès de ses jeunes notamment.
Non, les écoles de la région ne sont pas épargnées par les multiples crises qui ont frappé le Pontiac de plein fouet et pour lesquelles aucune solution concrète n’a encore été avancée. Elles sont le reflet de ce qui se passe ici alors que nos agents immobiliers tentent désespérément de vendre au juste prix les propriétés pontissoises, de plus en plus nombreuses, qui inondent le marché, quand il ne s’agit pas de la mise de fonds des commerces qui, après avoir essayé ici, s’en vont essayer ailleurs.
Non, les écoles de la région ne sont pas non plus épargnées par le fléau de la drogue qui semble être le prétexte facile à la mauvaise réputation de certaines d’entre elles. Il faut bien le dire, nos écoles s’en tirent à très bon compte, comparées à celles de la ville qui se heurtent bien malheureusement au même problème.
Non, les écoles de la région ne sont pas épargnées par la non-rétention de leur personnel. La plupart des organismes d’ici comptent l’attraction et la rétention d’un personnel compétent et qualifié comme l’une de leurs priorités majeures. Ainsi donc, quand on parviendra à attirer plus de monde dans le Pontiac, ce qui n’est pas encore chose faite, peut-être attirera-t-on également plus d’enseignants ? Cela étant dit, une fois de plus, en matière de compétences et de qualifications, la pierre est facilement jetée et rares sont ceux qui décrivent la stricte réalité. Mis à part quelques situations problématiques par le passé, nos écoles s’en tirent une fois de plus à très bon compte.
Ainsi donc, nos écoles s’en tirent à très bon compte et les équipes qui y travaillent cherchent tant que bien mal à limiter les impacts d’une crise qui sévit dans toute la région. Il y a peu, l’école élémentaire McDowell était sauvée… Comble d’ironie par l’implantation du français dans leurs programmes justement ! Aujourd’hui, les écoles du Pontiac connaissent quelques difficultés, certes… Mais si, comme à Shawville, la communauté francophone se mobilisait, à l’unanimité, pour les aider, peut-être parviendrait-on à faire taire les rumeurs afin d’en sortir une certaine vérité ?
Il est évident bien sûr que nous tenons à souligner l’importante contribution de Julie Martin, de Denis Rossignol et de l’ensemble de l’équipe de direction du Pontiac dans le fonctionnement de nos écoles. Nous leurs souhaitons bonne chance dans leurs nouvelle attributions.