Sept aires de conservation proposées pour le Pontiac

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Sept projets de conservation dans le Pontiac
proposés au ministère de l’Environnement
Sophie Demers

MRC DE PONTIAC – Un appel de projets a été annoncé au début du mois de juin par le ministère de l’Environnement (MELCCFP) pour des projets de conservation des forêts et des cours d’eau publics.

L’initiative s’inscrivait dans la lignée des engagements pris par le Québec lors de la 15e Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (COP15) de protéger 30 % des terres et des voies navigables d’ici 2030. En date du mois de mars dernier, près de 17 % du territoire québécois était protégé. Le gouvernement devra doubler la taille des aires protégées actuelles pour atteindre son objectif.

La section de l’Outaouais de la Société canadienne des parcs et de la nature (SNAP) a coordonné la soumission de sept projets pour le Pontiac, proposant un total de 2 111 kilomètres carrés d’aires protégées.

1. Corridor des rivières Noire et Coulonge
Cette zone de 403 km2 abrite une multitude de paysages et d’écosystèmes importants, y compris divers plans d’eau et une forêt mature. Le Domaine du lac Bryson et le Pourvoirie du Lac Forant sont situés dans la zone ciblée et les propriétaires du Domaine, Laurel et Denis LeBrun, ont déclaré qu’ils appuyaient la proposition. Un inventaire de mai 2024 a permis d’identifier plus de 40 espèces dans la région, dont six ayant un statut de conservation provincial et fédéral. Les 403 km2 proposés s’étendront sur les 852 km2 déjà désignés comme aire de conservation l’an dernier.

2. Lac-Brûlé
Ce territoire couvre 837 km2, dont la majorité se trouve dans la MRC de Pontiac. Une petite portion, 48 km2, est située dans la MRC Vallée-de-l’Or et 205 km2 dans la MRC Vallée-de-la-Gatineau.

Le projet a été proposé à la suite d’une rencontre avec la communauté de Kitigan Zibi Anishinabeg qui a souligné que l’exploration minière dans la région a des répercussions environnementales sur la rivière Coulonge. Si la proposition de conservation est acceptée par le Ministère, l’exploration minière sera interrompue, selon Yanny Ritchot, biologiste de la SNAP et gestionnaire de projet de conservation pour l’Ouest du Québec.

De plus, une étude sur le terrain réalisée en 2020 par des biologistes a permis d’identifier 55 espèces de la région qui sont considérées comme en péril.

3. Lac-Dumont-Ellen-Murray
La SNAP a trouvé plusieurs paysages d’intérêt lorsqu’elle a visité cette zone de 172 km2 en juillet. Un inventaire des plantes de 2012 a indiqué la présence de forêts anciennes dans la région. La forêt a 80 ans, peuplée d’érables à sucre et de chênes rouges. Une autre section montrait des signes d’avoir 100 ans.

4. Lac-Saint-Patrice et rivière Poussière
Cette superficie de 490 km2 comprend des parties de deux zones de récolte contrôlée : la ZEC Saint-Patrice et la ZEC Rapides-des-Joachims. La SNAP a proposé cette aire de conservation en raison des paysages intéressants, des écosystèmes aquatiques importants et de son utilisation par la collectivité pour des activités de plein air.

5. Rivière Coulonge-Est
La SNAP a proposé que cette zone de 510 km2 soit protégée en raison de la présence d’espèces animales et végétales d’intérêt, d’écosystèmes importants et de milieux aquatiques. La région abrite des espèces rares et en voie de disparition, dont la tortue des bois et la paruline du Canada. Une étude de 2020 a révélé la présence de 55 espèces en péril dans les bassins versants de la Noire et de la Coulonge.

La SNAP souligne également que le bassin versant de la Coulonge est une destination populaire pour les loisirs de plein air, qui peuvent contribuer à l’économie locale en soutenant les entreprises liées au tourisme. La proposition suggère de promouvoir « l’écotourisme sans piste » pour préserver la flore et la faune naturelles de la région.

6. Presqu’île du Lac à l’Indienne
Cette zone de 823 km2 a été proposée en raison de la présence d’écosystèmes importants, d’environnements d’intérêt et de son importance pour les activités de plein air. La proposition couvre une partie de la région du lac Nilgaut et une partie de la municipalité d’Otter Lake. Des nids d’aigles ont été observés ainsi que la présence d’arbres de 100 ans, ce qui indique une forêt ancienne.

7. Alvars et berges de Bristol et Clarendon
La SNAP a proposé cette zone de 16 km2 en raison de la présence d’écosystèmes importants, d’environnements d’intérêt et de sa popularité pour les activités de plein air.
La majeure partie du territoire est située dans la MRC de Pontiac, mais 3 km2 se trouvent dans la MRC des Collines-de-l’Outaouais.

La région compte une gamme de milieux humides, de forêts et de berges, ainsi qu’une variété d’espèces, y compris certaines espèces en péril. Des études ont trouvé un total de 110 espèces d’oiseaux et 57 espèces dont le statut est en cours d’évaluation.

Selon M. Ritchot, les propositions seront analysées par le MELCCFP. Au cours de la prochaine année, une liste des zones retenues sera annoncée. Le changement de statut de conservation devrait être finalisé pour les zones sélectionnées dans deux ans.