Warden: Raymond Durocher

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Allyson Beauregard

Raymond Durocher, l’actuel préfet, a décidé de quitter son poste de maire de Fort-Coulonge, qu’il détenait depuis 1999, pour poser sa candidature dans le but devenir le premier préfet élu à temps plein de la MRC de Pontiac.

Allyson Beauregard

Raymond Durocher, l’actuel préfet, a décidé de quitter son poste de maire de Fort-Coulonge, qu’il détenait depuis 1999, pour poser sa candidature dans le but devenir le premier préfet élu à temps plein de la MRC de Pontiac.
Très tôt à son retour dans le Pontiac en 1991, M. Durocher est devenu conseiller à la Municipalité de Fort-Coulonge. Il a aussi agi comme préfet suppléant de 2009 à 2013, et est devenu préfet en 2013.
« Le fait de quitter le Pontiac et d’y revenir m’a fait réaliser que peu de choses avaient changé. J’ai commencé à m’intéresser aux affaires municipales et j’ai été élu comme conseiller la même année », rappelait-il.
Les obstacles au progrès
Pour M. Durocher, les plus grands obstacles au progrès dans le Pontiac sont évidents : le premier est l’aspect démographique. « Nous n’avons
pas fait attention à cette question depuis 25 ans. Des citoyens quittent la région et nous n’avons pas créé assez de dynamisme pour les garder ici », affirmait-il.
D’autres obstacles évidents sont la perte de nos moteurs économiques (banques, moulins, etc.).  Il nous faut diversifier et établir une infrastructure régionale pour attirer des investisseurs. La Vision 2020 et ses cinq pôles de développement a pratiquement été reléguée aux oubliettes.
« Nous avons de la difficulté à relever le défi de la diversification économique », expliquait-il, donnant l’exemple de la culture du houblon : il y a sept ans, les gens n’y croyaient pas, comme c’est le cas avec le Centre de conversion de la biomasse actuellement.
« Nous comptons toujours l’aspect financier des investissements, mais si on n’investit pas dans l’avenir, on n’aura rien. Nous avons des fonds, mais nous devons les investir stratégiquement. Ce n’est pas le gouvernement qui va venir nous sauver », déclarait-il au Journal.
Pour attirer des investissements
Selon M. Durocher, attirer des investisseurs dans la région est « très, très simple ». « Nous devons faire la promotion du Pontiac, démontrer nos forces et être à la recherche d’innovations, de nouvelles technologies », soulignant que des services fiables de téléphonie, d’internet et d’approvisionnement en électricité sont essentiels.
« Nous avons la main d’œuvre, nous sommes bilingues et notre région
possède beaucoup d’atouts », ajoutait-il, soulignant que le développement du Pontiac ne repose pas seulement sur quelques grandes industries. Les petites et moyennes entreprises et les organismes d’économie sociale sont aussi importants car elles créent le climat nécessaire pour attirer des investisseurs dans notre coin de pays. « Les grosses industries qui créent de 100 à 200 emplois sont intéressantes, mais quand elles ferment leurs portes, cela fait vraiment mal à l’économie ».
Les fusions municipales
M. Durocher affirme clairement qu’il est en faveur des fusions, mais qu’il ne les forcerait pas : « Si c’est la décision des citoyens, je vais les appuyer. C’est à eux de décider », expliquait-il, soulignant que le refus de discuter ouvertement de cette question peut avoir des coûts énormes.
« On nous a dit tellement souvent que nous devons nous organiser, sinon nous nous ferions organiser par quelqu’un d’autre. Au niveau régional, on nous transfert de plus en plus de responsabilités, mais l’argent ne suit pas pour gérer ces responsabilités. Nous perdons de l’argent et des efforts (des services incendie qui pourraient partager le même équipement, le déneigement, etc.). Si nous ne travaillons pas pour la fusion, pouvons-nous au moins avoir de meilleurs partenariats, protocoles et procédures qui nous épargneraient des fonds? Il faut en parler ouvertement », ajoutait-il.
Dépotoir nucléaire
Sa position est claire :
« Dans l’état actuel des choses, je suis totalement opposé à ce projet. En me basant sur ce que je sais des consultations publiques, je suis contre parce qu’ils ne peuvent pas répondre à mes questions et je ne peux pas trouver de réponses. Je suis inquiet pour la santé des citoyens parce que ce dépôt de produits nucléaires est trop proche des sources d’eau potable », déclarait-il, ajoutant que la consultation de la Commission canadienne de sûreté nucléaire du 2 octobre
a répondu à seulement quelques-unes de ses questions.
Il ajoute qu’il faut trouver une solution pour nettoyer le site de Chalk River, mais qu’il est hors de question que des déchets radioactifs provenant d’autres sources y soient enfouis.
« Y a-t-il une solution sécuritaire à long terme ou sommes-nous simplement en train de jouer à la roulette russe avec des déchets nucléaires? C’est ce que nous devons savoir », précisait-il.
Une croissance réaliste
Soulignant l’importance de revoir et de continuer les consultations publiques sur le plan Vision 2020, M. Durocher affirme que la croissance est possible dans les cinq secteurs identifiés dans ce plan (foresterie, agriculture, tourisme, commerce et économie sociale). « Aucun secteur de développement n’est exclu dans le Pontiac, mais les cinq priorités de la Vision 2020 sont sur le point d’atteindre leur plein potentiel de développement.
Nous devons créer une dynamique qui amènera tout le monde à y croire et
à y travailler et que nous soyons en mesure d’avancer », concluait-il.  (LT)