Vente illégale de cannabis à Shawville

0
75

Des vendeurs de cannabis sans permis frappent aux portes à Shawville
Tashi Farmilo

Publié sur www.journalpontiac.com le 18 juin 2025.

SHAWVILLE – Des signalements concernant des vendeurs de cannabis non autorisés qui se présentent de porte en porte à Shawville ont suscité l’inquiétude des autorités locales. Bien que la vente itinérante soit permise sous certaines conditions dans la municipalité, la vente de cannabis est une question totalement différente — régie exclusivement par la loi provinciale, qui interdit actuellement toute vente en dehors du cadre étatique.

La municipalité a publié un avis public avertissant les résidents que des individus proposent du cannabis directement à domicile. Un feuillet distribué localement fait la promotion d’un service de livraison nommé « Highwayz » proposant des produits comme du cannabis de la Colombie-Britannique, du shatter, des produits comestibles au THC, des vapoteuses, des pré-roulés et des bonbons au CBD. On y trouve un numéro de téléphone et une adresse courriel, ce qui suggère une tentative organisée de rejoindre des clients dans la région — sans autorisation ni encadrement réglementaire.

Le maire Bill McCleary a confirmé que la municipalité a reçu des plaintes et a précisé que
le groupe en question n’avait pas demandé — et ne pouvait pas obtenir — de permis municipal. « Ce n’est pas simplement une décision municipale. C’est illégal selon la loi provinciale. »

« Toute activité commerciale porte-à-porte à Shawville nécessite un permis municipal,
» a expliqué M. McCleary. « Nous avons déjà eu des problèmes avec divers groupes. Certains étaient frauduleux, d’autres légitimes. Nous avons donc mis en place un programme obligeant toute personne souhaitant faire du porte-à-porte à venir à l’hôtel
de ville, expliquer son projet et obtenir un permis. »

Le cannabis est légal au Québec, mais seulement par l’intermédiaire d’un seul organisme réglementé par l’État : la Société québécoise du cannabis (SQDC). Toute vente en dehors de la SQDC — que ce soit par des commerces privés, des services en ligne non réglementés ou de la livraison porte-à-porte — est interdite.

« On peut faire du porte-à-porte pour vendre quelque chose, mais ce qu’on vend doit être légal, » a déclaré Marc Tessier, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ). « La seule manière légale de vendre du cannabis au Québec est par l’intermédiaire de la SQDC. Toute autre méthode est illégale. »

Le maire a mentionné que les personnes impliquées viendraient possiblement de l’extérieur de la municipalité, peut-être d’une réserve autochtone. Bien que cette affirmation n’ait pas été confirmée, elle soulève des questions liées aux juridictions. M. Tessier a précisé que certaines activités — dont la vente de cannabis — peuvent être permises sur les territoires autochtones selon d’autres cadres d’application, mais ces pouvoirs ne s’appliquent pas à l’extérieur des terres des réserves. « On ne peut pas prendre le produit et aller ailleurs, » a-t-il expliqué.

Au Québec, les règles entourant le cannabis sont strictes. La culture personnelle est interdite, la consommation dans les lieux publics est fortement encadrée et la possession est limitée — 30 grammes en public et 150 grammes par domicile. Vendre du cannabis sans l’autorisation de la SQDC peut entraîner de lourdes sanctions, notamment des amendes ou des accusations criminelles.

Malgré la gravité de l’infraction, l’application municipale est limitée. « Techniquement, nous pourrions faire respecter le règlement, » a reconnu M. McCleary, « mais notre agent d’application est en poste seulement deux jours par semaine. Donc, si un résident se sent mal à l’aise, cela devient une affaire policière. »

La SQ a confirmé n’avoir reçu aucune plainte officielle, mais encourage les citoyens à signaler tout nouvel incident. « Si on est informés et qu’il y a des preuves, on peut intervenir, » a indiqué M. Tessier.