Radon, déchets et myriophylle : Otter Lake passe à l’action
Cathy Fox
Publié sur www.journalpontiac.com le 18 juin 2025.
OTTER LAKE — Une foule nombreuse s’est rassemblée au centre communautaire RA le 7 juin pour une séance d’information publique organisée par la Municipalité d’Otter Lake. L’événement, parrainé par l’Association des Résidents du Grand Otter Lake (ARGO), comprenait des présentations du conseiller Robin Zacharias, de la mairesse Jennifer Quaile et de l’invité Rui Medeiros, de l’Association du Petit lac Cayamant. Les sujets abordés comprenaient le radon, la gestion des déchets et le myriophylle à épis dans les plans d’eau locaux.
Zacharias a parlé du radon en s’appuyant sur les ressources officielles du gouvernement du Canada. Il a souligné l’importance de faire tester les bâtiments et a encouragé les résidents à faire appel à des professionnels certifiés pour toute correction nécessaire.
Concernant la gestion des déchets, M. Zacharias a présenté des statistiques montrant une hausse importante des coûts de transport des ordures, passant de 83 000 $ en 2018 à 137 000 $ en 2024. La municipalité a constaté la nécessité de séparer les matières compostables des déchets, qui alourdissent les chargements et génèrent des émissions de méthane ainsi que des odeurs au site d’enfouissement. Cette séparation est essentielle autant sur le plan environnemental que financier : le traitement du compost coûte 200 $ la tonne, contre 300 $ pour l’enfouir.
Les résidents ont été encouragés à mieux recycler, avec des feuillets distribués pendant la séance. Depuis janvier 2025, Otter Lake impose l’usage de sacs transparents pour permettre une meilleure vérification du tri des matières recyclables et compostables. De nouveaux règlements provinciaux autorisent le recyclage d’une plus grande variété de plastiques, à condition qu’ils soient propres, et les matières seront traçables jusqu’aux fabricants pour assurer leur conformité. Des frais supplémentaires sur les contenants visent également à améliorer les taux de récupération.
Les données locales montrent une réduction constante de la production de déchets et une hausse du recyclage et du compostage. Toutefois, on estime que 10 % des résidents n’ont pas encore pleinement adopté les nouvelles mesures. Les citoyens peuvent consulter le site Ça va où ? (https://cavaouwebapp.recyc-quebec.gouv.qc.ca/) pour savoir comment disposer de leurs matières résiduelles.
Le sujet le plus préoccupant de la rencontre était la propagation du myriophylle à épis, une plante aquatique envahissante maintenant présente dans six lacs périphériques et quatre lacs principaux du secteur d’Otter Lake. La biologiste Annie Parent, en collaboration avec l’Agence Bassin Versant des Sept (ABV7), a mené une analyse de la situation. Cette espèce nuit aux plantes indigènes, appauvrit l’oxygène dans l’eau et pose des risques pour la baignade, la pêche et la navigation.
Les autorités ont présenté un plan d’intervention en plusieurs étapes : sensibilisation, lavage obligatoire des embarcations, contrôle de la circulation nautique, aménagement des rives, obtention des permis requis du ministère de l’Environnement du Québec (MELCCFP), et mise en œuvre d’une opération d’éradication à long terme. Une station de lavage à haute température a été installée au garage municipal pour éliminer le myriophylle à épis et les moules zébrées. Le service est gratuit pour les résidents, et offert à 10 $ pour les non-résidents. Un deuxième cycle de lavage, plus court, est prévu pour les embarcations non motorisées.
Pour appuyer l’application de ces règles, 29 bouées rouges ont été installées sur le lac principal et ses trois lacs interconnectés. Quatre d’entre elles signalent des zones fortement infestées, accompagnées de panneaux d’avertissement. Une amende de 300 $ pour non-respect des règles de lavage pourrait être appliquée prochainement.
Un nouveau règlement interdit également la location de chalets à moins de 50 mètres du rivage, afin de faciliter la surveillance des embarcations. Tous les propriétaires sont invités à utiliser la rampe de mise à l’eau publique du lac Farm.
Mme Quaile a indiqué que la municipalité est en voie d’obtenir un permis du MELCCFP pour lancer un programme d’éradication à long terme. La première phase, prévue au printemps 2026, consistera à recouvrir les zones denses de myriophylle avec une bâche spécialisée réutilisable, au coût de 50 000 $. Des demandes de financement sont en cours.
Medeiros a parlé d’un projet de contrôle réussi au Petit lac Cayamant, où des plongeurs arrachent les plantes manuellement. Il a rassuré les participants : les plans d’eau resteront accessibles. Lui et Mme Quaile ont souligné l’importance de la mobilisation citoyenne et des échanges entre voisins pour assurer le succès des mesures mises en place.
Photo – La mairesse d’Otter Lake, Jennifer Quaile, à la station de lavage des bateaux. (CF)