Une protestation décevante

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J’ai été très attristé par ce qui s’est passé au Capitole des États-Unis. Il est impossible pour tout le monde de s’entendre sur des questions de politique, mais il est de notre devoir, en tant que citoyens du monde, de nous assurer que nous ne permettrons jamais que de telles choses se produisent dans nos communautés.

J’ai été très attristé par ce qui s’est passé au Capitole des États-Unis. Il est impossible pour tout le monde de s’entendre sur des questions de politique, mais il est de notre devoir, en tant que citoyens du monde, de nous assurer que nous ne permettrons jamais que de telles choses se produisent dans nos communautés. C’est pourquoi j’aimerais commenter la manifestation à Fort-Coulonge, qui fut une déception pour moi.
En tant que membre reconnu des Premières Nations, je comprends ce qu’est l’oppression par les gouvernements et l’importance de notre droit constitutionnel de manifester et de s’assurer que toutes les voix soient entendues. J’applaudis ceux qui ont pris des mesures pour s’assurer d’être entendus sur cette question en manifestant ici et partout au pays; c’est la pierre angulaire de notre Charte des droits et libertés de la personne. J’ai toutefois remarqué que les manifestants s’étaient rassemblés devant l’auberge Spruceholme, l’entreprise privée d’une citoyenne locale qui est aussi notre préfète dûment élue, Jane Toller.
Cet incident m’a laissé un mauvais arrière-goût, puisque je ne pense pas que les entreprises personnelles de Mme Toller ou sa vie privée devraient être ciblées de cette façon, d’autant plus qu’elle n’a aucun pouvoir en tant que préfète sur cette question. Pourquoi ne pas manifester devant les bureaux de notre député provincial, André Fortin, qui peut transmettre notre point de vue directement au gouvernement? On parle ici d’un décret du gouvernement, pas de la MRC. Je ne crois pas que le PM Legault ait demandé l’avis des MRC à ce sujet. Il a tout simplement pris une décision. Ainsi, cibler Mme Toller ou ses entreprises privées pour exprimer notre désaccord n’est productif pour personne. Nous n’avons pas à nous entendre sur des questions de politique, mais au minimum, nous devons le respect à notre concitoyenne. Je crois que c’est comme cela que la situation à Washington a fini par conduire aux événements malheureux qui se sont déroulés. Lorsque des questions de politique commencent à empiéter sur la vie personnelle et privée de nos élus, nous devons réfléchir longuement afin de voir où tout cela pourrait finir par mener.
Mes aînés m’ont enseigné qu’en tant qu’êtres humains, c’est notre travail de nous aimer et de nous respecter les uns les autres et de promouvoir le bien-être autant que possible. Ce n’est pas toujours facile, je l’admets. Mais ils m’ont appris qu’on peut ne pas aimer les paroles, les actions ou les politiques de notre voisin, mais que l’on ne doit jamais détester l’individu.  Si nous le voulons vraiment, il y a toujours une solution pacifique.

Luc Lacroix
FORT-COULONGE