Je cherche toujours la cohérence de la politique du gouvernement caquiste à
propos du transport électrique : après avoir prolongé la subvention provinciale à l’achat d’un véhicule électrique, Legault la réduit maintenant pour la faire disparaitre d’ici à 2027 ; il coupe également dans les aides à la construction d’autobus électrique et, par la voix de sa ministre des Transports, refuse de financer davantage les transports collectifs locaux. Alors qu’il donne des milliards de nos impôts pour une usine de batterie électrique !
Excusez-moi, je voulais parler de Dune, des dunes, du sable à venir, du sable dans l’engrenage plus ou moins bien huilé de nos existences modernes. Et puis, par
association, mes pensées ont dérapé… En tout cas, le film de Denis Villeneuve est extraordinaire à tous les niveaux, on peut le dire, mais pas plus que le roman qui en est à l’origine. Vous me rétorquerez que l’histoire du cinéma est remplie de bonnes histoires écrites qui ont donné de mauvais films. C’est vrai… Mais revenons au récit de Frank Herbert. Ce dernier était déjà un activiste dans les années 1960 dans sa propre ville hyperpolluée de Tacoma ; il adhérait à l’idée de certains peuples autochtones que l’être humain était en train de transformer notre monde en désert… « une immense dune » !Admettons que les pays africains ne nous contrediraient pas. Herbert ne cessera de placer dans les intrigues de ses romans ultérieurs la cause écologique, au point même d’influencer l’animé écologique majeur de Hayao Miyazaki, Nausicaä de la vallée du vent (1984). L’idée principale, au fond, est simplement que nous ne sommes en aucun cas maitres de la nature, mais plutôt ses débiteurs. Mais devinez de qui l’auguste pionnier américain de science-fiction s’est inspiré. Je fais cette parenthèse, parce que nous, francophones, avons de quoi à en être fier… Jules Verne et son intérêt pour la biodiversité. Certes, il ne se disait pas « écologiste » (bien que le terme existât en 1870), mais il dénonce dans des romans comme 20 000 lieues sous les mers les actions néfastes de l’humain sur la nature.
Dans la série originale de six romans, les habitants de la planète Dune, les Fremen, sont un peuple pacifique (quoiqu’entrainé au combat) qui n’a jamais tenté de reprendre sa planète ni aux Harkonnens ni aux Atréides, ces familles nobles à qui l’empereur confie pourtant l’exploitation éhontée de l’épice, une ressource unique qui permet les voyages interstellaires. Même lorsqu’ils entreront en guerre sous l’influence de Paul, devenu le prophète Mua’dib, ce sera pour rendre à nouveau fertile leur planète ! En attendant, les Fremen se sont adaptés à un environnement où il ne pleut jamais, ils n’ont pas essayé de provoquer la pluie ! Ils ont créé des pièges à vent, recyclent même l’eau des corps de leurs morts et sont surtout actifs la nuit. Ils vivent en harmonie avec les multiples animaux de cet écosystème singulier, y compris avec les vers géants qui produisent l’épice, au point d’avoir changé leur manière de marcher sur le sable…
Pour Herbert, les humains seraient des « surfeurs sur une mer infinie ». Nous n’avons pas d’« épice » pour nous rendre voyants, comme dans Dune, mais nous aussi pouvons être des faiseurs, des « poètes » (faire en grec est « poien », d’où vient poésie). La condition ? Reconsidérer notre rapport à notre environnement et les conséquences de nos actions.