En mai prochain, ce sera le quatrième anniversaire du décès de Raymond Durocher, ancien maire de Fort-Coulonge, qui a aussi été préfet de la MRC de Pontiac. Son départ a marqué un tournant important pour le Conseil municipal de Fort-Coulonge, lui qui a été maire pendant 18 ans et conseiller avant de briguer la mairie. Passionné de Fort-Coulonge, parfois maladroit dans sa façon d’exprimer sa reconnaissance, présent dans les moments de crise, cet homme mérite une reconnaissance durable. Décédé durant la pandémie, collectivement, nous n’avons pas eu le temps de lui rendre un hommage digne de son implication, mais il est temps qu’on y pense.
Tout comme Hector Soucie va également mériter un hommage digne de ce nom un jour, il ne faudrait pas oublier M. Durocher, qui a joué un rôle parfois contesté, mais qui a assumé ses fonctions dans tout ce que ce travail lui procurait de positif et de négatif. Bris d’aqueduc, inondation, incendie, problèmes de déneigement, insatisfaction au conseil, peu importe, il répondait présent. Depuis son départ de la politique active en 2017, trois maires se sont succédé à Fort-Coulonge : Gaston Allard, Debbie Laporte et Christine Francoeur. En novembre 2025, cette statistique pourrait monter à quatre. Tout un changement lorsqu’on compare à Messieurs Soucie et Durocher qui combinent près de 50 ans à eux deux.
Comme journaliste et directeur de CHIP 101,9, ma relation avec lui n’a pas toujours été au beau fixe. Il ne s’est jamais gêné pour me dire ce qu’il pensait de mon travail et moi du sien. J’ai critiqué et questionné ouvertement ses décisions dans la mise en place de certaines politiques de ressources humaines ou encore dans sa gestion. Je devais me méfier de ce fin renard politique, qui connaissait bien son métier et la fonction publique québécoise sur le bout de ses doigts. Le député André Fortin a souligné que Raymond Durocher connaissait mieux que le gouvernement les programmes destinés aux municipalités. Encore aujourd’hui, les politiciens provinciaux de l’époque des gouvernements Bouchard, Landry et Charest se souviennent de lui.
A-t-il été parfait? Définitivement pas. A-t-il pris que de mauvaises décisions? Bien sûr que non. Il est important de prendre la mesure d’un engagement politique sur plus de 20 ans. Les sacrifices familiaux et le poids de la tâche sont énormes. Pour qu’une collectivité puisse avancer, il faut savoir d’où l’on vient. De savoir qui était à la barre du navire pendant une certaine époque est un élément essentiel du passé. Son décès au début de la pandémie explique en partie pourquoi on n’a peu entendu parler de son héritage. Si jamais une nouvelle rue, un nouveau bâtiment municipal ou un autre type d’hommage peut lui être rendu, il est primordial qu’on garde son nom en tête.