Un débat « politiquement correct »

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Dominique Bowmans
Éditorialiste Invitée
Guest Editorialist


Dominique Bowmans
Éditorialiste Invitée
Guest Editorialist

Sous prétexte de rester « politiquement corrects », nos politiciens s’en tiennent au ras des pâquerettes ! J’ai écouté le débat des chefs, si on peut appeler ça un débat bien entendu et si on peut appeler ça des chefs. En matière de leadership, un concept bien à la mode et tellement galvaudé, j’ai l’impression que les chefs devraient prendre quelques cours. Cela ne leur ferait pas de mal non plus d’apprendre les bases de la communication essentielles à l’exercice de leurs fonctions.
Vous dire que je suis déçue serait très loin de la réalité : « désillusionnée » conviendrait sans doute mieux. Alors que d’habitude, j’en trouve au moins un pour rattraper l’autre, ici je n’ai entendu qu’une cacophonie d’idées caractérisées par un certain manque de clarté et une vision très limitée, misant sur une popularité à court terme permettant de remporter au plus vite les élections et de se reposer pour quatre ans sur les lauriers d’une victoire même pas méritée. Inutile de vous dire que j’ai du mal à croire qu’avec ce qu’on nous propose, quelque chose va changer !
À force d’être « politiquement corrects », je me demande si les politiciens savent qu’ils font de la politique. J’ai l’impression (et malheureusement, il ne s’agit peut-être pas que d’une impression) qu’ils disent tout et son contraire; on ne sait jamais qu’il rejoindrait quelqu’un qui n’a pas les mêmes opinions qu’eux. Ils ne cherchent pas à convaincre par le biais d’arguments forts et raisonnables, mais à séduire.
C’est à celui qui répétera ce que le peuple pense sans se soucier de ce que le peuple en pense. Et puisque ça marche, pourquoi changer en fait ?
Dans cette neutralité de la parole où de temps en temps l’un et l’autre s’émoustillent, cédant aux lois du spectacle plus qu’à celui de la démocratie, je m’ennuie, je ne comprends pas ce qui se dit et je me demande vraiment qui mérite bien que je vote pour lui. Si je dois jouer mon rôle de citoyenne,
m’informer, m’impliquer et puis voter, j’aimerais que ces chefs-là puissent au moins guider mes pas. Mais là, j’avoue que ça n’a pas été le cas, loin de là ! À qui la faute ?
À moi qui ai un jour voté pour eux ou à eux qui, surenchérissant de promesses sur leurs concurrents, ne parviennent plus à me persuader qu’ils ont bien une vision pour notre société.
Je me demande donc ce que l’avenir me réserve avec des politiciens qui ne se soucient pas du lendemain, qui, à force de veiller à leur quota électoral, ne veillent plus sur leurs électeurs. Je n’ai pas reconnu, dans ce simili-débat, l’étoffe d’un chef et je me dis tout bas qu’il a fait bien chaud cet été, vous ne trouvez pas ?