Solidarité non partisane

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Francois Carrier
Éditorialiste Invité
Guest Editorialist

Le gouvernement ontarien récemment élu n’a pas tardé à montrer ses couleurs en

Francois Carrier
Éditorialiste Invité
Guest Editorialist

Le gouvernement ontarien récemment élu n’a pas tardé à montrer ses couleurs en
ciblant la minorité francophone: en éliminant le Commissariat des services en français et en mettant le projet d’une université francophone de côté. Avant de revenir en journalisme j’ai été spécialiste des communications à l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, organisme de concertation de la communauté francophone. En tant que journaliste, je mets  mes émotions de côté et j’appuie mes opinions par des faits. Les actions du gouvernement Ford envers
les Franco-Ontariens ne m’ont pas rendu la tâche facile.
L’équilibre budgétaire est un défi pour les gouvernements, mais ça n’enlève pas la responsabilité morale de protéger les minorités. En éliminant le Commissariat aux services en français en Ontario, le gouvernement de Doug Ford ampute les Franco-Ontariens d’un outil de protection. D’ailleurs, le budget du Commissariat est minime voir presque invisible. La réaction contre ces compressions ne s’est pas fait attendre. Du Premier Ministre Justin Trudeau, à la député conservatrice Amanda Simard jusqu’au maire Régis Labeaume, tous ont dénoncé l’approche
de Doug Ford.
Les deux principaux candidats à l’élection fédérale de 2019 dans Pontiac ont aussi
participé au débat. Lors d’un vote que les Conservateurs fédéraux ont refusé de soutenir, le député William Amos a d’abord demandé via les médias sociaux: « Où sont les conservateurs du Pontiac sur cette question » ? Le candidat conservateur Dave Blackburn a répliqué en reprochant entre autres à William Amos la qualité de son français.Le débat entourant les compressions des services aux francophones de l’Ontario dans une région frontalière comme la nôtre où ces questions linguistiques sont sensibles, doit être non partisan et éviter les attaques personnelles. Les Libéraux et les Conservateurs devraient rappeler l’importance des minorités linguistiques dans l’unité nationale. À moins d’un an des élections, il serait important d’utiliser un argumentaire de qualité. Cibler les conservateurs spécifiquement du Pontiac, n’apporte rien au débat, les décisions du parti d’Andrew Scheer parlent d’elles mêmes. Je questionne aussi la réplique du candidat conservateur en diffusant dans son message la photo de Justin Trudeau lors de son controversé voyage en Inde. Ça n’a aucun rapport dans ce débat.
Les gens qui veulent débattre sur la place publique des minorités linguistiques au pays doivent faire preuve de maturité. Les politiciens ont à mon avis le devoir d’agir pour la dignité des minorités et des faibles et non pas d’avoir comme objectif de se faire élire ou réélire sur ce genre de question. On peut se réjouir de la solidarité des minorités linguistiques du pays, incluant certaines organisations anglophones au Québec.
Celles-ci ont contribué à un échange d’opinion efficace et à sensibiliser le public à la minorité de langue officielle en Ontario.