Santé en Outaouais : Québec doit agir immédiatement

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female doctor at door of hospital room

L’annonce récente du CISSS de l’Outaouais concernant l’abolition de 102 postes occupés, de 600 postes vacants et de 25 postes de cadres dans le cadre de mesures de retour à l’équilibre budgétaire révèle la tendance inquiétante d’un sous-financement chronique en santé dans notre région. Bien que nous reconnaissions les efforts du CISSS pour en limiter les impacts, le problème fondamental demeure entier : l’Outaouais est sous-financé d’environ 200 millions de dollars par an, et le gouvernement Legault impose des compressions supplémentaires de 90 millions de dollars.

La situation actuelle est alarmante : des patients attendent jusqu’à 230 heures sur des civières, le taux d’occupation des urgences atteint 250 %, et des blocs opératoires restent inutilisés faute de personnel suffisant. Réduire encore les effectifs dans ces conditions est irresponsable.

Plutôt que de corriger un sous-financement historique, le gouvernement du Québec accentue la crise en procédant à de nouvelles compressions. Le gouvernement se cache derrière Santé Québec, une structure qu’il a lui-même créée, refusant d’assumer ses responsabilités directes. Cette absence d’engagement est inacceptable.

L’histoire démontre que des coupures gouvernementales mal planifiées peuvent causer des crises majeures en santé. En 1999, sous le gouvernement de Lucien Bouchard, des compressions budgétaires avaient provoqué une importante détérioration des conditions
de travail. Nous en subissons encore aujourd’hui les conséquences.

La Loi 15 du gouvernement prévoit pourtant une répartition équitable des ressources entre les régions. Pourquoi le gouvernement répond-il aux crises successives par de nouvelles compressions, ignorant ainsi ses obligations légales envers notre région?

Ces décisions récentes placent le CISSS de l’Outaouais dans l’incapacité d’assurer efficacement la gestion des soins, compromettant directement l’accès des citoyens à des services essentiels.

Nos demandes immédiates sont claires :
• Annuler immédiatement les compressions régionales de 90 millions de dollars.
• Investir de manière majeure et récurrente en tenant compte des besoins spécifiques
de l’Outaouais.
• Éliminer le sous-financement chronique de notre région.
• Adapter la rémunération pour attirer et retenir les professionnels de la santé.
• Respecter la Loi 15 en garantissant une répartition équitable des ressources.

Le temps des excuses et du transfert de responsabilités est terminé. Sans action immédiate du gouvernement, la population de l’Outaouais est prête à se mobiliser.

Jean Pigeon
Porte-parole, SOS Outaouais,
Gatineau
Éd.