Les « audiences finales » sur un projet de construction d’une méga-décharge radioactive le long de la rivière des Outaouais sont terminées depuis longtemps. Des Canadiens et des groupes ont remis en question ce projet dangereux. On pourrait penser que l’opposition en aval est évidente, étant donné que la catastrophe nucléaire de Fukushima vient de fêter son dixième anniversaire. Vingt-trois mille personnes y sont mortes, jusqu’à présent. La quasi majorité d’entre elles étaient des personnes âgées, souvent piégées dans leur lieu de résidence.
La méga-décharge de Chalk River et Fukushima ne sont certainement pas les mêmes, mais quand on y pense, tout ce qui est nucléaire présente une menace énorme pour les gens qui vivent à proximité — le Pontiac. Fukushima et son tsunami ont déclenché des mois de fusion, d’explosions et de rejets de gaz toxiques, qui se poursuivent encore 10 ans plus tard. Une grande partie de cette zone dévastée demeure toujours hors de portée des humains — ou de toute autre créature vivante. Quel candidat du Pontiac s’engage à combattre ce désastre en devenir ?
En comparaison avec Covid-19, Fukushima, dix ans plus tard, brûle toujours, émet toujours de la pollution toxique ; des débris radioactifs se sont maintenant répandus sur la côte ouest du Canada, multipliant ses effets néfastes. Six cents kilomètres carrés du Japon restent toxiques, les maisons inutilisables, les écoles vides et les usines délocalisées. Rien de positif le moins du monde.
Un dépotoir toxique est déjà assez mauvais, mais ces mêmes acteurs veulent étendre leurs opérations. Ils veulent construire d’autres réacteurs fonctionnels sur ce même site – des mini-réacteurs plus petits, mais tout de même énormes, qui pourront être disséminés dans le Nord ou vendus partout dans le monde.
Le gouvernement fédéral en fera à nouveau cadeau au secteur privé – avec une subvention annuelle massive. Pourquoi les gouvernements des deux provinces immédiates ne s’insurgent-ils pas ? Quel a été le gain ?
Pensons à Fukushima à l’occasion de son dixième anniversaire, alors que nous nous préparons à voter.
Avec Tchernobyl et Three Mile Island, elle est peut-être le signe avant-coureur de l’avenir de l’humanité. Nous avons des enfants et des petits-enfants, des voisins, des amis et des collègues de travail qui vivent dans l’ombre de toute catastrophe à Chalk River. Pourquoi cette question ne fait-elle pas la une des élections ? Pourquoi les partis, tous les partis et leurs candidats n’ont-ils pas soulevé cette menace à notre porte ? La méga-décharge radioactive de Chalk River ne devrait-elle pas figurer en tête de nos préoccupations électorales ?