Une chose est sûre : nous avons besoin de plus de nouvelles, pas moins. Quelques journaux locaux se sont succédé en Outaouais au fil des ans. Certains ont dû mettre la clé dans la porte définitivement, tandis que d’autres sont passés à un format entièrement électronique.
Ce que vous tenez entre vos mains, cher lecteur, est un véritable journal local. Des journalistes rigoureux travaillent sans relâche, sept jours sur sept, pour vous informer des nouvelles qui touchent votre rue, votre quartier, votre secteur. Ils assistent aux séances du conseil municipal et des divers comités afin d’aider les résidents à comprendre l’incidence des décisions qui sont prises par les élus.
En tant que rédactrice en chef de journaux depuis 20 ans, la fermeture successive de salles de nouvelles aux quatre coins de l’Outaouais a été pour moi un choc. J’ai du mal à comprendre comment une communauté peut laisser un journal disparaître ainsi. Quel rôle une municipalité doit-elle jouer dans la survie de son journal local?
Trop souvent, seuls les coûts de publicité dictent les plans de relations publiques des municipalités. Les décideurs semblent faire du contenu des annonces et de leur pertinence pour les lecteurs. Pourtant, ces informations sont d’une importance cruciale pour les citoyens – pour le lectorat.
Depuis que certaines municipalités ont cessé de publier ses avis publics (renseignements sur les changements de zonage, les demandes de démolition, les projets de construction, etc.) dans nos pages, le Journal s’est donné pour mission d’aider les citoyens à se renseigner sur ce qui touche leur milieu de vie, et ce, d’une manière qui s’éloigne considérablement du journalisme traditionnel. Grâce à la publication de ces avis publics pendant des années, d’autres initiatives municipales ont pu faire l’objet d’articles dans le journal. Les journalistes avaient pour tâche d’approfondir les sujets débattus au conseil. La presse écrite, en tant que quatrième pilier de la démocratie, a joué son rôle en rendant les élus responsables de leurs actes devant la population.
Aujourd’hui, en l’absence du contenu essentiel de ces avis publics, les journalistes eux-mêmes ne fournissent en grande partie que des informations de base. Ainsi, les pages du journal ne contiennent plus que les détails superficiels des décisions du conseil, plutôt que le fruit d’un véritable travail journalistique, comme c’était le cas auparavant.
Il est temps, cher lecteur, d’appeler vos municipalités pour leur demander de recommencer à faire paraître leurs annonces payées dans le journal local.
N’hésitez pas à poser ces questions; elles contribueront à éviter que votre
journal local ne disparaisse. Et à qui profite l’absence de journal? Évitons de répéter les erreurs du passé, en commençant par insister auprès des municipalités, MRCs, organisations, associations afin qu’elles publient le plus d’annonces possible dans le Journal du Pontiac. Il s’agit de votre seul journal local.