Lionel Tessier
MANSFIELD – À l’invitation de la Municipalité,
Lionel Tessier
MANSFIELD – À l’invitation de la Municipalité,
des représentants de la compagnie d’évaluation Servitech, Stéphane Roy et Jean Beaudet, sont venus faire une présentation pour expliquer les raisons de la hausse subite et importante de certaines évaluations foncières, qui ont a amené une hausse des comptes
de taxes municipales de
certains citoyens, surtout ceux sur le bord de
la rivière des Outaouais. Plus d’une centaine de
contribuables assistaient à la rencontre qui se déroulait dès 18 h à la cafétéria de
l’école secondaire Sieur-de-Coulonge le 14 avril dernier.
Dans un premier temps, M. Roy a expliqué que sa compagnie avait réalisé une «équilibration» des évaluations foncières afin que
les valeurs inscrites des
propriétés soient fidèles au prix du marché (propriétés qui ont été vendues en 2012-2013). Il a donné
l’exemple de 10 chalets identiques: si trois de ces chalets se vendent à
100 000$, les 7 autres chalets seront évalués à 100 000$. Cette évaluation tient compte des ventes, mais aussi de l’état des chalets,
de leur orientation, du
voisinage, etc.
L’exercice d’équilibration vise à éliminer les écarts entre la valeur inscrite sur lr rôle et la valeur réelle (marchande) de toutes les propriétés.
Il a précisé que, à cause du marché, la valeur moyenne des résidences qui ne sont pas sur le bord de l’eau avait augmenté de 12% en moyenne, les chalets de 21% en moyenne et les chalets dans le secteur de Davidson jusqu’à Waltham avaient augmenté de 27% en moyenne
(certains ont dû absorber des hausses de 50 à 75%).
De plus, M. Roy a expliqué que, dû au fait que des «baby boomers» achètent des propriétés en campagne et surtout sur le bord des cours d’eau et sont prêts à payer le prix fort, la valeur de ce type de propriété tend à augmenter rapidement.
Frustration
Pourtant, au cours de la période de questions qui a suivi la présentation, le niveau de frustration des citoyens est devenu évident pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, le fait que M. Roy s’exprimait en français la plupart du temps, alors qu’au moins 50% des citoyens présents étaient anglophones, en a contrarié plusieurs.
Ensuite, M. Roy n’a pas pu préciser combien de
propriétés avaient été vendues au cours de la période de référence (2012-2013) «Peut-être 50, peut-être 100», a-t-il déclaré, ce qui a semblé curieux étant donné qu’il était venu de Québec pour fournir des renseignements. Vers la fin de sa présentation, il a présenté des exemples de propriétés dans Mansfield sur lesquelles il basait ses
données, car l’équilibration des évaluations est basée sur la comparaison avec la valeur des propriétés
semblables. Il a toutefois admis que, si peu de propriétés sont vendues dans une municipalité, le processus d’équilibration devient «un processus périlleux».
Autres facteurs, sources de déception: M. Roy a déclaré que les contribuables avaient jusqu’au 15 avril pour tenter de négocier une entente avec la compagnie d’évaluation. Parce que cette date était
le lendemain, il a recommandé aux citoyens de se procurer un formulaire à
la MRC pour faire une demande officielle de
révision de l’évaluation de leur propriété.
Par ailleurs, tout en
précisant que les propriétés qui se vendent à des prix exagérés (payés par des acheteurs de l’extérieur qui ne connaissent pas le marché local) ne sont pas considérés dans le processus d’équilibration: «On n’en tient pas compte», a-t-il déclaré, il a ajouté que ces prix exagérés deviennent
la norme si plusieurs
propriétés sont vendues à des résidants locaux à un prix supérieur à celui du marché, pendant une période de plusieurs années, ce qui a semblé contradictoire.
Les réactions du public aux interventions de
M. Roy étaient presque unanimes: « On est frustrés parce qu’on n’a pas eu de réponses. On ne sait pas sur quoi ils se sont basés pour en arriver à ces chiffres-là. Ils nous ont présenté tout une série chiffres, sans
pouvoir expliquer concrètement pourquoi ça avait
augmenté tant que ça. Les réponses étaient trop vagues pour qu’on puisse comprendre ce qu’ils voulaient dire exactement».
Plusieurs ont aussi remis en question le professionnalisme de la compagnie Servitech. Ainsi, un participant à la rencontre résumait assez bien l’impression générale du public: «J’ai eu l’impression d’assister à une présentation incomplète. Quand un évaluateur
professionnel est venu faire une évaluation de ma
propriété (bien sûr, ça m’a coûté presque 300$), il m’a remis une liste (avec photos des propriétés comparables sur lesquelles il avait basé son évalution. S’il avait fait comme Servitech, jzzzse5e ne l’aurais tout simplement pas payé. Je crois que c’est ce que la MRC devrait faire avec Servitech jusqu’à ce qu’ils prouvent que leurs évaluations sont réalistes».
Renseignements complémentaires: en entrevue téléphonique avec M. Roy de Servitech le 17 avril, il a tenu a préciser plusieurs éléments au Journal.
Tout d’abord, il a précisé qu’il y avait eu 203 transactions immobilières dans Mansfield en 2012-2013, qui ont servi à établir le rôle.
Il a ajouté que les citoyens de Mansfield pouvaient contacter Servitech (www.servitech.qc.ca ou 418-653-1850 en précisant leur numéro de matricule) jusqu’au 1er mai pour faire une correction à leur
évaluation avant de déposer une demande de révision formelle à la MRC avant le 1er mai. Il a aussi précisé que, dans le cas d’une
révision formelle (après le 1er mai), les frais seront remboursés à la compagnie, à taux horaire, soit par
la municipalité ou la MRC.