Allyson Beauregard
CAMPBELL’S BAY – Après avoir reçu une
Allyson Beauregard
CAMPBELL’S BAY – Après avoir reçu une
subvention de 95 000$ du CISSSO (Centre intégré de santé et des services sociaux de l’Outaouais) pour l’installation de quatre appartements temporaires, AutonHomme Pontiac tenait une activité porte ouverte le 27 juillet dernier pour permettre au public de visiter la
résidence et de se renseigner sur les services. AutonHomme offre des services aux hommes souffrant de maladie mentale ou de dépendance contrôlée, ceux qui ont des difficultés dans leur foyer, etc. Un maximum de
quatre personnes peuvent demeurer dans la résidence en même temps, pour une période jusqu’à six mois.
La majorité de la vingtaine de personnes présentes à la rencontre
s’y étaient rendues pour exprimer leurs inquiétudes envers la résidence et ses résidents, surtout depuis que le premier, le seul résident, a ait été interpelé alors qu’ils effectuait un vol dans une auto stationnée à une maison voisine.
« Le comportement de ce résident n’est pas représentatif de ceux
qui vont vivre ici. Les hommes que nous voulons aider proviennent de
différentes situations sociales », expliquait Tyler Ladouceur, coordonnateur de Autonhomme, tout en faisant remarquer que cet individu avait déjà vécu
de façon autonome à Campbell’s Bay avant de venir loger à la résidence.
Une des principales questions qui revenait durant la rencontre était une interrogation sur la raison de l’installation de cette résidence en plein centre du village.
« Les résidents ne devraient-ils pas être placés dans un endroit retiré afin qu’ils n’aient pas accès aussi facilement aux drogues, à l’alcool, aux relations avec des individus peu recommandables? Ce n’est pas un bon endroit pour ce genre de résidence », affirmait un résidant de Campbell’s Bay. M. Ladouceur a expliqué qu’il était plus économique d’utiliser cet édifice étant donné qu’il est partagé avec d’autres services à proximité comme Bouffe Pontiac et le Carrefour Jeunesse.
Le personnel de la résidence affirme qu’il y a tolérance zéro en ce qui concerne l’alcool et la drogue (à de rares exceptions près), le couvre-feu est à 23 heures et les résidents suivent un horaire quotidien. Les clients jugés à risque son accompagnés, des caméras de surveillance ont été installées et les antécédents des clients sont vérifiés. « Cette résidence ne va pas devenir une « crack house » et nous n’accueillons pas de criminels ou de déviants sexuels », précisait M. Ladouceur. Cependant, Michel Laporte, organisateur communautaire pour la CISSSO, expliquait que les dossiers criminels sont difficiles à obtenir et prennent un mois à obtenir même si un client peut avoir un besoin immédiat de logement.
Des membres du conseil municipal se sont dit choqués de ne pas avoir été consultés avant le début du fonctionnement de la résidence : « Pourquoi n’y a-t-il pas eu de consultation publique et pourquoi le conseil municipal n’a-t-il pas été averti quand les clients ont commencé à demeurer ici en permanence? Vous êtes passés par la porte d’en arrière », déclarait un résidant voisin de la maison de Autonhomme. Selon M. Ladouceur, toutes les exigences et toutes les procédures ont été respectées pour l’installation d’un tel service.
D’autres résidants ont suggéré que les membres du personnel portent des vêtements facilement reconnaissables, que la vérification des antécédents judiciaires soit obligatoire, qu’une période d’essai s’applique aux
nouveaux clients, que le couvre-feu soit plus tôt dans la soirée et plus tard dans la matinée et que les clients soient obligés d’être accompagnés en tout temps quand ils sortent de la résidence.
Quelques résidants se sont dit insatisfaits du déroulement de la visite :
« Plusieurs questions sont restées sans réponses et les réponses n’étaient pas claires. On nous a offert beaucoup de paroles, mais peu de garanties », déclarait un résidant, faisant remarquer qu’une autre rencontre est prévue à la fin juillet pour obtenir plus de renseignements.
(Trad: LT)