Plus d’argent ne régleront pas les soins de santé ?

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Les nouvelles de la récente réunion des premiers ministres provinciaux sur le financement de la santé résument la situation ainsi :

« Un nouveau financement fédéral est le bienvenu, mais la plupart (des premiers ministres provinciaux) conviennent que l’innovation est également nécessaire ».

L’innovation est nécessaire? C’est une révélation ?

Nous devons accepter une conclusion aussi boiteuse, après des années où nos premiers ministres se sont plaints que le gouvernement fédéral ne les rencontrait pas sur le financement de la santé ? Alors maintenant, le gouvernement fédéral les rencontre, leur offre des sommes importantes, adoucit même ses exigences en matière de responsabilité provinciale à l’égard de toutes ces dépenses – mais, non, les premiers ministres provinciaux disent maintenant que ce n’est pas suffisant non plus. Non seulement ils veulent plus d’argent, et tout cela sans rendre de comptes (parce que les soins de santé sont une affaire provinciale!), mais ils veulent aussi plus d’ innovation. En quoi est-ce innovant ?

L’innovation n’est-elle pas toujours nécessaire, dans tous les domaines ? Mais est-ce suffisant ? Certaines innovations ne sont pas utiles du tout – pensez aux nombreux ratés du monde de la technologie ! Certaines sont nuisibles, voire rétrogrades. Nos premiers ministres favorables aux entreprises corporatives prétendent que tout changement est une innovation – simplement parce que c’est un changement !

L’innovation de Doug Ford signifie effectivement un changement – à rebours, un « changement » vers la plus ancienne des escroqueries : la privatisation. C’est la définition en un mot du pillage des biens publics par les entreprises.

Il s’agit d’une tentative des géants de l’assurance maladie et des hôpitaux (la plupart américains) de s’emparer de nouveaux marchés. Ford veut que nous soyons « innovants »,
en faisant marche arrière.

Mais quand ces « innovations » ne rapportent pas de bénéfices ? Les soins privatisés ont fait échouer notre système de santé il y a des années (souvenez-vous du long combat de Tommy Douglas contre les intérêts privés pour lancer le système de santé public du Canada).

Une véritable innovation serait de transformer notre système en un réseau national, et non en un patchwork de juridictions provinciales. Ou une accréditation nationale pour les médecins, les infirmières et les spécialistes ? Ou des cartes de santé acceptées dans les autres provinces ? Ou, surtout, une réduction de la bureaucratie massive du système ?

Ainsi, des années plus tard, nous devrons revenir à un système de santé financé et géré par l’État. Et à quel prix en termes de temps, de santé, de moral et de finances publiques ? La privatisation n’est pas du tout une « innovation ». C’est une prise d’argent. Et c’est l’échec du gouvernement.
( Traduit )